Un jeudi sur deux, La Presse propose un retour sur ce qui retient l’attention dans le domaine de l’immobilier résidentiel et commercial.

Le service du développement économique de la Ville de Montréal vient de publier la mise à jour de son enquête terrain sur l’occupation commerciale qui donne un portrait du commerce de rue dans la dernière année. Résumé en dix données.

13,4 %

Taux d’inoccupation des locaux commerciaux dans l’ensemble de l’île de Montréal en 2023. Il tourne autour de 13 % depuis 2021. Les données ont été collectées entre mai et août 2023 sur l’ensemble du territoire, et l’enquête a permis de répertorier 28 256 locaux commerciaux présentant un affichage commercial visible de la rue. Les locaux se situent au rez-de-chaussée ou au sous-sol. On a dénombré 3781 locaux vacants.

20 %

Au centre-ville, la situation a continué de se détériorer pour les marchands, car c’est 20 % des 4272 locaux qui sont vacants, soit 853. En deux ans, 133 locaux de plus se sont libérés au net. Le taux d’inoccupation est passé de 17,7 % en 2021 à 20 % en 2023. Il s’agit du secteur de l’île où la réalité commerciale est la plus négative. Soulignons que l’enquête n’englobe pas les galeries marchandes souterraines du centre-ville ni les aires de restauration rapide des tours de bureaux.

+ 68

Donnée surprenante, le nombre de restaurants a augmenté de 68 établissements en un an sur le territoire de l’agglomération de Montréal, malgré toutes les embûches (main-d’œuvre, inflation, réservations non honorées, etc.). On en dénombre dorénavant 4057 sur l’île. C’est plus que les épiceries, les dépanneurs et les cafés réunis. « L’accroissement du nombre de restaurants est un peu bizarre », fait savoir Jean-François Grenier, directeur principal chez Altus Solutions analytiques, une division du Groupe Altus. Il est possible que cet ajout soit le fait de petits restaurants genre Poke Bowl dont les investissements nécessaires pour ce genre de commerce sont bas. « Au 1250, René Lévesque, il y avait environ une douzaine de restaurants-minute avant la pandémie, rappelle-t-il. Il n’en reste que deux. »

472

C’est le nombre de restaurants dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, en hausse de 8 en un an. C’est plus que les 309 tables de Rosemont–La Petite-Patrie, les 277 établissements de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et les 154 adresses de l’arrondissement du Sud-Ouest.

- 12

Vous connaissez sans doute des parents en attente d’une place en garderie. Contre toute attente, 12 de ces services ont fermé leurs portes en 2023 sur l’île. Il s’agit sans doute d’établissements privés non subventionnés offrant des places à 50 $ et plus par jour. Malgré le crédit d’impôt remboursable par versements anticipés, l’écart de prix au net entre le réseau subventionné et le réseau non subventionné dépasse les 8 $ par jour pour un couple de deux professionnels gagnant 135 000 $ par an avec un enfant au service de garde. On dénombre 803 services de garde dans l’agglomération.

1652

Nombre d’épiceries sur l’île de Montréal, en hausse de 52 en un an, ou de 3,25 %. On dénombre aussi 1252 dépanneurs, en baisse de 15 en 12 mois. Moins de dépanneurs que d’épiceries, qui l’eût cru ?

1,49

Nombre de marchés d’alimentation par 1000 habitants au Plateau-Mont-Royal, le ratio le plus élevé de l’île. Il est suivi par Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, à 1,42, et Rosemont–La Petite-Patrie, à 1,33. Le centre-ville affiche un taux supérieur à 1, contrairement aux perceptions de « désert alimentaire ». C’est aussi le cas pour Westmount et le Sud-Ouest. À l’échelle de l’île de Montréal, on dénombre 0,81 épicerie pour 1000 habitants ou encore 1 épicerie pour 1235 habitants. Les taux les plus bas sont observés dans les quartiers excentriques ou dans les villes liées. L’exception étant Verdun avec un ratio de 0,47 par 1000 habitants, ou 1 épicerie pour 2127 habitants en moyenne.

27,1

C’est la densité commerciale constatée dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. On obtient ce ratio en divisant le nombre de locaux commerciaux par 1000 habitants. Avec près de 3000 locaux, le Plateau affiche la deuxième concentration commerciale en importance sur l’île, après le centre-ville à 41,5. Malgré l’abondance de places d’affaires, le taux d’inoccupation se situe légèrement au-dessus de la moyenne régionale à 14,9 %, en recul de 2,4 points de pourcentage en deux ans.

8,1 %

Taux d’inoccupation le plus faible de tous les arrondissements et des villes liées ayant une présence commerciale conséquente. C’est à Pointe-Claire qu’on le retrouve. La ville compte 5 centres commerciaux, dont le Fairview Pointe-Claire, et 556 magasins au total. On y dénombre 45 locaux vacants. L’arrondissement de LaSalle, qui accueille le Carrefour Angrignon, fait presque aussi bien avec un taux de vacance de 8,3 % parmi ses 831 commerces divers.

18,5 %

À l’autre bout du spectre, c’est la ville de Montréal-Est qui affiche la proportion de magasins vacants la plus élevée, avec 10 locaux vides sur les 54 places d’affaires recensées sur son territoire. Plus significative est la situation dans l’arrondissement du Sud-Ouest, où 221 locaux sont délaissés parmi les 1244 commerces pour un taux d’inoccupation de 17,8 %.