(Ottawa) La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prévoit que les prix des maisons pourraient retrouver d’ici l’an prochain les sommets atteints au début de 2022 et toucher de nouveaux sommets d’ici 2026.

Dans son dernier rapport sur les perspectives du marché de l’habitation, publié jeudi, la société indique que malgré l’augmentation du nombre de logements locatifs mis sur le marché en 2023, l’offre ne devrait pas suivre la demande, ce qui entraînera une hausse des loyers et une baisse des taux d’inoccupation au cours des prochaines années.

« Des conditions de financement défavorables devraient rendre difficile la construction d’immeubles locatifs en 2024 », a déclaré Bob Dugan, économiste en chef de la SCHL, dans un communiqué.

Selon nos prévisions, d’ici 2025 -2026, la baisse des taux d’intérêt, l’appui continu du gouvernement et les politiques favorisant la densité dans les centres urbains devraient soutenir la viabilité d’un nombre accru de projets d’ensembles résidentiels.

Extrait du rapport de la SCHL

La SCHL a indiqué que l’accessibilité du marché de l’accession à la propriété sera également un sujet de préoccupation au cours des trois prochaines années, car la baisse des taux hypothécaires et la plus forte croissance démographique du pays depuis les années 1950 stimuleront probablement un rebond des ventes et des prix des logements.

Les ventes de maisons ont chuté d’environ un tiers entre le sommet atteint au début de 2021 et la fin de 2023, tandis que les prix ont baissé de près de 15 % au cours de cette période, a indiqué la SCHL.

« Pendant cette période, le bassin d’acheteurs potentiels s’est élargi grâce à la forte croissance démographique, à l’augmentation de l’épargne et à la hausse des revenus », indique le rapport.

« À mesure que les taux hypothécaires et l’incertitude économique diminueront au cours du deuxième semestre de 2024, nous nous attendons à ce que les acheteurs commencent à revenir sur le marché. »

Le rapport indique que cette reprise sera également alimentée par un déplacement de la demande vers des logements et des marchés moins chers dans l’ensemble du Canada.

L’agence prévoit que les ventes entre 2025 et 2026 dépasseront légèrement la moyenne des dix dernières années, mais qu’elles resteront inférieures aux niveaux records enregistrés entre 2020 et 2021, en raison de la cherté persistante des logements.

La SCHL indique également que les mises en chantier au Canada devraient diminuer cette année avant de se redresser en 2025 et 2026, en raison de l’effet décalé de la hausse des taux d’intérêt sur les nouvelles constructions.

Selon un rapport publié la semaine dernière par l’organisme, 137 915 nouveaux logements ont été mis en chantier l’an dernier dans les six plus grandes villes du Canada, un niveau qui correspond à peu près à ceux des trois dernières années, en raison d’une forte augmentation du nombre d’appartements neufs.

Sur le plan régional, la SCHL prévoit que l’Ontario et la Colombie-Britannique seront à l’origine de la baisse des mises en chantier au niveau national cette année, avertissant que les promoteurs pourraient avoir du mal à stimuler la construction d’appartements en raison de difficultés telles que les coûts de financement.

La SCHL s’attend à ce que les provinces des Prairies enregistrent de bons résultats, en raison des prix abordables des logements et des perspectives économiques plus favorables qui attireront probablement les acheteurs de logements et les demandeurs d’emploi, ce qui entraînera une augmentation de la construction.

Au Québec, les mises en chantier devraient augmenter, mais rester inférieures aux niveaux post-pandémiques après une forte baisse de la construction de logements neufs l’année dernière.

La région de l’Atlantique devrait subir moins de pressions sur la construction de logements neufs qu’elle ne l’a fait depuis 2022 en raison d’une migration exceptionnellement forte, car les mises en chantier dans certaines provinces de l’Est « resteront historiquement robustes, mais s’aligneront plus étroitement sur une croissance démographique plus faible ».