À mesure que le coût et la complexité d’intégration de l’énergie éolienne augmentent, le potentiel solaire devient plus intéressant pour le Québec. Un boom solaire est-il possible ?

« On l’espère ! Ça fait assez longtemps qu’on l’attend », dit Marco Deblois, un des dirigeants de Rematek Énergie, une entreprise spécialisée dans la distribution de systèmes de production d’énergie solaire.

Contrairement à celui de l’éolien, le coût de production de l’énergie solaire, notamment celui des panneaux voltaïques, n’a pas augmenté, assure le président de l’entreprise, Mike Perreault, chiffres à l’appui.

Hydro-Québec pourrait acheter aujourd’hui de l’énergie solaire à un coût d’environ 6 cents le kilowattheure, soit un prix inférieur ou équivalent à celui obtenu dans les derniers contrats d’approvisionnement éolien actuellement soumis à la Régie de l’énergie pour approbation.

L’énergie solaire a un avantage que l’éolien n’a pas : elle est produite sur les toits d’une usine ou à proximité des lieux de consommation, ce qui élimine la nécessité et le coût de l’intégration au réseau de transport et de distribution. Elle a aussi un défaut, celui de ne pas fournir la puissance nécessaire pour alimenter la pointe hivernale. Mais l’énergie fournie par le soleil permet de laisser plus d’eau et donc plus de puissance en réserve dans les réservoirs d’Hydro-Québec.

Le Québec se prive d’une source d’énergie précieuse et peu coûteuse, qui peut être installée et qui est disponible plus rapidement que les parcs éoliens et dont l’acceptabilité sociale est plus facile à obtenir, estiment les deux entrepreneurs.

Je ne comprends pas, par exemple, pourquoi une entreprise comme Northvolt n’est pas obligée d’installer des panneaux solaires sur le toit de sa future usine.

Marco Deblois, dirigeant de Rematek

Un bâtiment de cette taille pourrait produire jusqu’à 10 mégawatts d’électricité, estime-t-il.

Énergie solaire Québec, un regroupement d’acteurs de l’industrie dont Rematek fait partie, a soumis au gouvernement un plan d’action qui affirme qu’il est réaliste de combler le quart des besoins futurs en électricité déterminés par Hydro-Québec à l’horizon 2032.

L’augmentation du coût de l’énergie éolienne pour Hydro-Québec pourrait donner des ailes à ce plan, baptisé « On compte sur toit ».

Maintenant que son coût glisse sous le coût de production éolien, un appel d’offres réservé au solaire ferait apparaître les autres avantages de cette filière, estiment les dirigeants de Rematek.

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, s’est montré ouvert à cette possibilité.