(Toronto) En affichant des bénéfices supérieurs aux attentes des analystes, la CIBC affirme avoir résolu les problèmes de son portefeuille de bureaux aux États-Unis et que son portefeuille de prêts hypothécaires au Canada se comporte bien.

La banque a fait l’objet d’une surveillance accrue en raison des inquiétudes concernant son exposition au secteur des bureaux aux États-Unis et la proportion plus élevée de ses activités consacrée au marché immobilier canadien par rapport à ses pairs.

« Nous continuons à naviguer avec succès dans un contexte économique fluide et à mettre en œuvre notre stratégie centrée sur le client », a déclaré le président et chef de la direction Victor Dodig lors de la conférence téléphonique sur les résultats de la banque, jeudi.

La CIBC a enregistré un bénéfice net en hausse, à 1,73 milliard au premier trimestre, ses revenus ayant augmenté de 5 % par rapport à l’année précédente.

Ces résultats sont survenus alors que les provisions pour pertes sur créances se sont élevées à 585 millions, en hausse par rapport à 295 millions au même trimestre de l’année dernière.

Les provisions ont augmenté en partie parce que le ratio des prêts douteux dans son portefeuille de bureaux aux États-Unis a atteint 19,7 %, contre 1,8 % un an plus tôt.

Un marché des bureaux difficile

Le marché des bureaux a été mis à rude épreuve, car l’évolution vers un travail plus à distance et hybride a pesé sur la demande d’espaces de bureaux, tandis que les taux d’intérêt élevés ont mis la pression sur les emprunteurs commerciaux.

Les prêts douteux ont considérablement augmenté, même si la banque s’est efforcée de réduire son exposition au marché. Les soldes des prêts aux bureaux américains sont en baisse de 12,5 % par rapport à l’année dernière, à 3,5 milliards.

M. Dodig a soutenu que la banque avait désormais résolu les principaux enjeux du portefeuille.

« L’équipe […] a fait un très bon travail en résolvant un problème avec l’immobilier américain dont aucun d’entre nous n’était satisfait », a-t-il déclaré.

M. Dodig a affirmé que la banque était déçue de la performance des prêts, mais que personne ne s’attendait à une pandémie et que les problèmes du portefeuille de bureaux aux États-Unis étaient désormais derrière eux.

« Nous y avons travaillé. Et ce problème, comme nous l’avons souligné, est vraiment dans le rétroviseur alors que nous travaillons sur le reste de l’année. »

Il a déclaré que la banque est également très à l’aise avec ses prêts hypothécaires canadiens, car les emprunteurs ont des dépôts qui restent supérieurs aux niveaux d’avant la pandémie et le chômage reste faible.

« Ils ont un emploi, ils gèrent la situation. Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas anxieux. Mais du point de vue bancaire, le ratio prêt/valeur est en moyenne de 50 % […] de sorte que cela ne reste pas une préoccupation. »

Les revenus du trimestre ont totalisé 6,22 milliards, en hausse par rapport à 5,93 milliards un an plus tôt.

Un bénéfice ajusté en baisse

Sur une base ajustée, la CIBC affirme avoir gagné 1,81 $ par action diluée, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 1,94 $ par action diluée un an plus tôt.

Il s’agit tout de même d’un résultat supérieur aux attentes des analystes, qui projetaient en moyenne un bénéfice de 1,66 $ par action, selon les estimations compilées par la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.

La CIBC a déclaré que ses activités bancaires personnelles et commerciales au Canada ont généré 650 millions au cours du trimestre, en hausse par rapport à 590 millions un an plus tôt. Cette progression est attribuable à une hausse des revenus alimentée par des marges d’intérêt nettes plus élevées et une croissance des volumes et une baisse des dépenses, partiellement contrebalancées par une augmentation de la provision pour pertes sur créances.

Pendant ce temps, les activités canadiennes de banque commerciale et de gestion de patrimoine de la banque ont engrangé 498 millions, en hausse par rapport à 469 millions un an plus tôt.

Les activités de banque commerciale et de gestion de patrimoine de la CIBC aux États-Unis ont perdu 9 millions, comparativement à un bénéfice de 201 millions un an plus tôt, en raison de dépenses plus élevées, notamment une charge de 91 millions liée à la cotisation spéciale imposée aux institutions de dépôt des États-Unis.

Le groupe des marchés de capitaux et des services financiers directs de la banque a gagné 612 millions, soit le même résultat qu’un an plus tôt.

Le groupe « Siège social et autres » de la CIBC a enregistré une perte de 23 millions pour le trimestre, comparativement à une perte de 1,44 milliard au premier trimestre de l’année dernière.

D’autre part, la Banque CIBC a annoncé que son conseil d’administration a déclaré un dividende de 0,90 $ par action ordinaire pour le trimestre se terminant le 30 avril 2024. Ce dividende sera versé le 29 avril prochain.