La Banque de Montréal et une firme de placement des Émirats arabes unis débloquent des dizaines de millions pour devenir actionnaires de Sagard, un gestionnaire d’actifs alternatifs qui demeure sous le contrôle du conglomérat financier montréalais Power Corporation.

La participation minoritaire existante de la Great-West – une filiale de Power Corporation – dans Sagard augmente dans le cadre d’une émission d’actions permettant à la Banque de Montréal et à la société ADQ, établie à Abou Dabi, d’acquérir des actions de Sagard.

Selon des sources au fait de l’opération, la Banque de Montréal, ADQ ainsi que la Great-West investissent un total de 100 millions US pour des actions de Sagard.

Toujours selon nos informations, les trois entités injectent aussi un total de 2 milliards US à déployer dans les stratégies de placement existantes et futures de Sagard. L’actif sous gestion chez Sagard augmente ainsi d’un coup de 14,5 à 16,5 milliards US.

Les injections de capitaux doivent servir à stimuler la croissance de Sagard, entre autres grâce à des fusions ou acquisitions.

Fondé il y a 18 ans, Sagard est notamment dirigé par Paul Desmarais III. Il n’a pas été possible de lui parler mercredi. Le président du conseil et chef de la direction de Sagard a toutefois indiqué à La Presse par communication électronique que les nouveaux partenaires pourront s’engager sur les stratégies qui s’alignent le mieux avec leurs objectifs d’investissement.

« À titre d’exemple, nos fonds en capital de risque en fintech et en services financiers, nos fonds de private equity, ainsi que nos fonds en crédit privé suscitent de l’intérêt, mais également des stratégies futures que nous n’offrons pas aujourd’hui et que nous pourrons lancer grâce à ces partenariats », souligne Paul Desmarais III.

À ses yeux, les partenariats annoncés rapprochent l’organisation de sa vision de devenir l’une des sociétés de gestion d’actifs alternatifs les plus respectées au monde.

Selon lui, cette opération permet d’attirer des équipes d’investissement de « haut niveau, de lancer de nouvelles stratégies d’investissement, et de lever des fonds plus rapidement ».

« Notre réseau mondial s’en trouvera élargi, ce qui fera de nous des partenaires commerciaux encore plus solides pour nos compagnies en portefeuille », ajoute-t-il.

En plus d’offrir des services de gestion de patrimoine, Sagard investit dans de nombreuses catégories d’actifs : instruments de crédit privés, redevances du secteur des soins de santé, capital de risque, actions de sociétés fermées et immobilier.

Au fil des années, Sagard a investi dans des entreprises comme Wealthsimple, Dialogue, Nesto, Dorel, Lou-Tec, Borrowell, etc.

Le portefeuille d’investissement de Sagard compte actuellement environ 125 entreprises.

ADQ est une société d’investissement et de portefeuille fondée il y a cinq ans se présentant comme un partenaire stratégique du gouvernement d’Abou Dabi. Ses investissements couvrent notamment l’énergie et les services publics, l’alimentation et l’agriculture, les soins de santé et les sciences de la vie, ainsi que le transport et la logistique. ADQ dit être engagée à accélérer la transformation des Émirats arabes unis en une économie compétitive et fondée sur la connaissance à l’échelle mondiale.

La direction de la Banque de Montréal estime pour sa part que le partenariat avec Sagard permet à sa clientèle d’accéder à des investissements de « haute qualité » sur les marchés privés.

L’action de Power Corporation a clôturé la séance de mercredi de façon relativement stable à 36,14 $ à la Bourse de Toronto.