La Cage débarque en France. Ses classiques ailes de poulet et ses burgers seront servis dès juin à Bordeaux dans une première succursale hors Québec. La brasserie sportive québécoise n’en restera pas là, puisque d’autres restaurants apparaîtront dans le paysage français et même jusqu’en Belgique.

L’odeur du maïs soufflé au beurre, les écrans géants qui diffusent les parties de la Ligue nationale de hockey et l’offre de bières : La Cage version française sera identique en tout point à sa cousine québécoise, a assuré son président, Jean Bédard, au cours d’une entrevue accordée à La Presse dans l’un de ses restaurants, situé à Brossard.

La Cage – qui fait maintenant partie du groupe de restaurateurs Grandio – atterrira en France grâce à un partenariat avec Boulangerie Ange. L’annonce sera faite ce jeudi.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

De gauche à droite : François Bultel, fondateur de Boulangerie Ange avec qui La Cage a conclu un partenariat, Olivier Brouzet, le premier franchisé de France, et le grand patron de La Cage, Jean Bédard

Pourquoi le grand patron a-t-il décidé d’exporter son concept de brasserie sportive dans l’Hexagone alors que de son propre aveu, il avait toujours joué de prudence lorsqu’il était question du développement de La Cage à l’extérieur du Québec ?

Depuis 25 ans, j’ai des demandes chaque année pour des franchises en France.

Jean Bédard, président de La Cage et chef de la direction du Groupe Grandio

« Tout le monde me demandait : pourquoi tu ne vas pas en Floride ? Pourquoi tu ne vas pas à Toronto ? J’ai toujours pensé qu’on était plus européens que nord-américains quand on parle de restauration. » Et il y a aussi le nombre grandissant d’employés français à La Cage qui ont souvent demandé à leur patron pourquoi la chaîne ne s’installait pas dans leur pays d’origine.

Il y a plusieurs années, l’entreprise avait même signé un accord pour l’ouverture d’une Cage à Nantes, qui, à la demande des partenaires français, se serait appelée Ma cabane au Canada, raconte Jean Bédard un sourire dans la voix. Le projet a finalement avorté, La Cage n’était « pas prête », soutient-il.

« Le bon partenaire »

Mais cette fois, elle l’est, assure-t-il. « Ça prenait le bon partenaire dans le bon temps. » La Cage fera son entrée en France grâce à un partenariat conclu entre l’entreprise québécoise et Boulangerie Ange, un réseau français qui compte 230 établissements dans l’Hexagone et qui est établi au Québec depuis quelques années.

Lorsqu’il est entré dans une Cage – Brasserie sportive pour la première fois avec sa fille, François Bultel, cofondateur et président de Boulangerie Ange, a littéralement eu un coup de cœur. « Ça n’existe pas en France, ce concept-là », souligne M. Bultel, installé à une banquette de La Cage, au côté de M. Bédard.

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La Cage ouvrira une première succursale en France en juin.

Les deux hommes se sont ensuite rencontrés par l’intermédiaire d’un ami commun. De fil en aiguille, ils ont décidé de travailler ensemble. Le restaurant de Bordeaux, où ils ont trouvé un franchisé, devait ouvrir en septembre 2020. La pandémie a retardé le projet. La première Cage française ouvrira finalement en juin avec le franchisé Olivier Brouzet, ancien joueur de rugby professionnel, aux commandes. L’établissement de 7000 pi⁠2, un peu à l’image de ce que l’on retrouve au Québec, aura besoin d’une cinquantaine d’employés.

Par ailleurs, des équipes de La Cage ont traversé l’Atlantique à plusieurs reprises pour faire des tests et des dégustations. « On veut faire exactement pareil, insiste François Bultel. On veut un morceau du Québec. Le blitz burger – l’un des plats signatures – doit avoir le même goût. » Arriver à reproduire le même menu n’a toutefois pas été une mince tâche. « La première fois que j’ai goûté aux ailes, j’ai dit à mon chef : ça ne marche pas pantoute », raconte Jean Bédard en riant.

Sur les écrans géants, on diffusera évidemment des matchs de sports très populaires à Bordeaux comme le rugby et le soccer, explique Olivier Brouzet. Mais, histoire de respecter le concept, les clients français qui viendront prendre une bière et manger des frites pourront également voir des parties de la Ligue nationale de hockey ou encore du basketball.

« C’est vrai que voir du sport américain sur ces écrans-là, ça sera très singulier, mentionne M. Brouzet. Ça n’existe pas en France », répète-t-il à son tour.

Après l’ouverture de Bordeaux, d’autres pourraient être annoncées en France et même en Belgique. « C’est ça l’idée, affirme M. Bultel, qui gérera l’expansion de la chaîne en Europe. On commence par là où ça parle français. »

La Cage en bref

  • 38 restaurants au Québec
  • Fait partie du Groupe Grandio, qui compte 55 succursales : La Cage, Cochon Dingue, Lapin Sauté, Ciel !, Paris Grill, Café du Monde, JaJa, Madame Chose, Chez Lionel – Brasserie française, IRU Izakaya, Crémy Pâtisserie et Moishes
  • Président de La Cage et chef de la direction du Groupe Grandio : Jean Bédard
  • Boulangerie Ange au Québec : 7 succursales
  • En France : 230 boulangeries
  • Cofondateur et président : François Bultel