Une championne vendeuse citée en exemple par son entreprise de marketing de réseau ne déclarait pas ses revenus et gardait pour elle la taxe de vente du Québec qu’elle percevait. Revenu Québec l’a épinglée.

Lise Gaudet, résidante de Saint-Lin-Laurentides, était une des bonnes recruteuses de Malaleuca. Elle faisait partie en 2018 du « Million Dollar Club » de ce site en ligne qui offre quelque 400 produits de nutrition, soins personnels, nettoyage et cosmétique. À titre de « responsable du marketing indépendant », elle aurait reçu au moins 2,5 millions en commissions pour les achats faits par les clients de son réseau, selon Revenu Québec, qui cite une « publication » de Malaleuca en 2017.

Mme Gaudet n’a jamais déclaré ces revenus ni remis les taxes entre 2012 et 2018. La femme de 61 ans a été condamnée à purger une peine d’emprisonnement de 24 mois et à payer des amendes totalisant 375 710,89 $, a annoncé ce mercredi Revenu Québec.

Mme Gaudet avait déjà plaidé coupable à des accusations de fraude fiscale en mai 2021, mais avait porté en appel sa peine d’emprisonnement. L’appel avait été rejeté le 20 décembre dernier.

Jusqu’à 2,9 millions par année

Malaleuca, établi dans l’Idaho aux États-Unis, se décrit comme « le plus grand club de magasinage en ligne sur le mieux-être ». Ses « formules naturelles innovantes » sont en vente depuis 35 ans. Son objectif est de remplacer « les produits chimiques nocifs et dangereux qui entrent dans votre maison sous la forme de produits de nettoyage de marque nationale et d’autres articles ménagers ».

Selon l’information diffusée sur son site, 81 % des acheteurs sont de simples clients.

Quelque 9 % ont recruté entre un et huit clients et ont reçu une « petite compensation », qui peut s’élever dans le meilleur des cas à 5721 $ par année.

« En tant que chef de file mondial du marketing axé sur la recommandation de clients, Melaleuca fournit un revenu résiduel à des dizaines de milliers de familles depuis plus de 30 ans, peut-on lire. Les ménages moyens peuvent saisir l’occasion de percevoir 250 $, 500 $ ou même 2500 $ supplémentaires par mois. »

Un client sur dix a ainsi démarré « sa propre entreprise Malaleuca » et hérite d’un titre de directeur, avec des revenus annuels annoncés de 31 738 $ pour une moyenne de 72 clients actifs. Au sommet de la pyramide, un « directeur "corporatif" à présidentiel » qui compterait plus de 14 000 clients actifs peut gagner jusqu’à 2,9 millions par année.

Consultez les « statistiques sur le revenu » de Malaleuca