Moins de deux semaines après un réinvestissement de 1,5 milliard annoncé par Airbus et Québec, l’A220 voit JetBlue exercer des options afin de recevoir 30 appareils supplémentaires. Le transporteur à bas coût new-yorkais devient du même coup le plus important client du programme.

JetBlue verra ainsi la partie ferme de sa commande annoncée en 2018 atteindre 100 appareils. Les options concernent des A220-300, le plus grand appareil de la famille.

« Avec 30 [avions] supplémentaires, nous sommes en mesure d’accélérer nos plans de modernisation de flotte afin d’améliorer la performance de nos coûts », a souligné mardi le chef de la direction de JetBlue, Robin Hayes.

Selon les prix catalogues de 2018 – Airbus ne met plus ces données à jour –, le coût de 30 A220-300 est estimé à 2,75 milliards US. Les compagnies aériennes obtiennent généralement de généreux rabais.

Puisqu’il s’agit d’une compagnie aérienne américaine, les appareils devraient être livrés de la ligne d’assemblage d’Airbus située à Mobile, en Alabama. La principale chaîne de montage de l’A220 est située à Mirabel, dans les Laurentides.

JetBlue compte accélérer le retrait des Embraer E190 de sa flotte, ce qui devrait être achevé en 2026.

La compagnie aérienne établie à New York – qui a reçu 8 A220 jusqu’à présent – avait acheté 60 appareils en 2018, ce qui s’accompagnait également d’options pour 60 avions supplémentaires. Avec ses 100 avions, la compagnie coiffe Delta Air Lines, qui était le plus grand client de l’A220 avec 95 commandes fermes.

La décision de JetBlue permet au carnet de commandes fermes de l’A220 d’atteindre 745 avions, ce qui couvre plusieurs années de production. Le transporteur américain devrait recevoir 10 avions cette année.

1,3 milliard

Pour maintenir sa participation de 25 % dans le programme, Québec, qui avait déjà injecté 1,3 milliard dans l’ancienne C Series de Bombardier, a accepté d’ajouter 380 millions. Actionnaire majoritaire du programme (75 %), Airbus versera 1,1 milliard.

L’argent servira à accélérer la cadence de production de l’A220 – l’élément sur lequel mise l’avionneur européen pour permettre au programme d’être rentable vers 2025.

Airbus prévoit prochainement livrer six appareils par mois : quatre à Mirabel et deux à Mobile. Le rythme doit progressivement s’établir à 14 avions mensuellement vers 2025.

En déliant les cordons de la bourse, Québec reporte à 2030 le moment où Airbus peut racheter sa participation. Si le programme est rentable pendant plusieurs années, sa valeur devrait augmenter, ce qui permettra à l’État québécois de récupérer une partie de ses billes.

La pente à remonter est toutefois abrupte. D’après le plus récent rapport du Fonds du développement économique, la « juste valeur » du placement de l’État dans l’A220 était « nulle » au 31 mars 2021.