Les Éleveurs de porcs, qui se sont bien gardés de prendre position depuis le début du conflit de travail à l’usine d’Olymel de Vallée-Jonction, font maintenant pression sur le syndicat en lui demandant d’accepter l’offre d’arbitrage proposée par le gouvernement, ce qui permettrait de mettre fin à la grève. Olymel de son côté a répondu favorablement à la proposition du ministre du Travail.

« Sur le terrain, les éleveurs de porcs mènent une rude bataille sur laquelle ils n’ont aucun contrôle, mais ces derniers sont les premiers à encaisser les coups, a écrit le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, dans une lettre adressée jeudi à Martin Maurice, président du syndicat des travailleurs d’Olymel de Vallée-Jonction, que La Presse a obtenue. Devant la détresse de nos éleveurs et devant les problématiques qui nous affligent, nous vous demandons, ainsi qu’à vos membres, solennellement, de répondre favorablement aux recommandations du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et d’accepter la demande d’arbitrage. »

« Comme vous le savez, la situation actuelle est plus que critique, peut-on également lire. Depuis le début du conflit, les Éleveurs de porcs du Québec n’ont pas pris position pour l’une ou pour l’autre des parties. Nous avons également fait valoir à maintes reprises l’importance du droit de grève dans une société comme la nôtre. Toutefois, comme nous l’avons mentionné, ce conflit n’en est pas un ordinaire. Quand on œuvre avec des êtres vivants, on est confronté à des enjeux éthiques, sociaux et moraux. Une responsabilité incombe. »

Dans ce qu’il avait qualifié de « rencontre de la dernière chance », le ministre du Travail, Jean Boulet avait convoqué les deux parties à Québec jeudi matin afin « de mettre de la pression de la meilleure façon possible » et éviter la fermeture partielle de l’usine.

« Il y a une seule façon de régler [le conflit de travail], il y a une avenue à emprunter et c’est celle de l’arbitrage », a déclaré le ministre Boulet en point de presse. Ce dernier n’a pas caché son exaspération pour « les répercussions de ce conflit de travail ». Rappelons que la grève dure depuis près de quatre mois.

Olymel accepte la proposition gouvernementale

Peu de temps après la rencontre, Olymel a accepté l’offre du gouvernement. « Bien que notre entreprise estime préférable une entente négociée, nous croyons que cette proposition d’arbitrage du ministre est la seule voie de sortie de cette crise, notamment pour réduire la pression devenue insoutenable pour les éleveurs de porcs, a affirmé Paul Beauchamp, 1er vice-président chez Olymel par voie de communiqué. Il s’agit également de la seule solution permettant d’éviter la réduction de nos opérations à l’usine de Vallée-Jonction et la suppression de plus de 500 emplois, devenue nécessaire si la grève devait se prolonger au-delà de dimanche prochain ».

Tout au long de la journée, le syndicat est demeuré muet sur ses intentions. Au moment d’écrire ces lignes, il n’avait toujours pas rendu sa décision. Les deux parties ont jusqu’à 17 h jeudi pour accepter ou refuser l’offre du gouvernement.

Avec la collaboration d’Hugo Pilon-Larose, La Presse