Bruxelles n'a aucune intention de «bloquer» la vente par le constructeur automobile américain General Motors de sa filiale européenne Opel à l'équipementier canadien Magna, a clairement stipulé mardi le porte-parole de la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes.

Bruxelles n'a aucune intention de «bloquer» la vente par le constructeur automobile américain General Motors de sa filiale européenne Opel à l'équipementier canadien Magna, a clairement stipulé mardi le porte-parole de la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes.

 

«On n'a nullement l'intention de bloquer cette opération», a déclaré devant la presse le porte-parole, Jonathan Todd.

Le but de la Commission européenne est de «clarifier qu'il n'y a pas de conditions inacceptables imposées sur la disponibilité de l'argent» mis à disposition par l'Allemagne pour sauver les usines Opel (soit 4,5 milliards d'euro d'aide publique), a-t-il précisé.

 

S'exprimant mardi à Strasbourg devant le Parlement européen, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a déclaré: «Je suis confiant que nous allons trouver une solution.» «Nous ne pouvons pas faire des compromis avec les règles du marché européen», a-t-il néanmoins rappelé.

 

Vendredi soir, la Commission européenne, gendarme de la concurrence dans l'UE, avait indiqué que l'aide promise en août par l'Allemagne n'était pas conforme aux règles de concurrence, car «assujettie» au choix d'un repreneur spécifique (Magna).

 

Cette certitude lui est venue après la lecture de 300 pages de documents fournis par le gouvernement allemand.

Répondant immédiatement à ce reproche, Berlin a écrit samedi à General Motors et à sa filiale Opel pour dire que son aide publique serait disponible quel que soit le choix du repreneur.

 

La Commission souhaite maintenant que GM et Opel prennent position, au vu des nouvelles assurances apportées par le gouvernement allemand.

 

«Si les entreprises en question confirment leur choix ou font un autre choix, nous serons contents. Car, au moins, ça sera clair et net que cet argent n'était pas lié au choix d'un investisseur particulier», a commenté le porte-parole de la Commission.

 

General Motors reste déterminé à conclure la vente de sa filiale Opel à l'équipementier canadien Magna, en dépit des réserves de l'UE, a déclaré son directeur général Fritz Henderson, dans le Financial Times de mardi. «Pour l'instant, nous employons tout notre temps à faire aboutir la transaction», a-t-il dit.

 

Grève en Espagne

 

Par ailleur, le comité d'entreprise de l'usine Opel de Figueruelas, dans le nord de l'Espagne, a appelé mardi à quatre jours de grève pour protester contre le projet de rachat de la marque par Magna, a-t-on appris auprès du syndicat CCOO.

 

Dans le cadre du rachat d'Opel à General Motors, Magna souhaite supprimer environ 1300 postes (sur environ 7000) et délocaliser une partie de la production vers l'Allemagne.

 

«La fédération de l'industrie appuie la décision de la section syndicale de CCOO Aragon au sein d'Opel Espagne, d'établir un calendrier de mobilisations contre le projet industriel présenté par Magna (...), avec des journées de grève les 28 et 30 octobre, et les 3 et 5 novembre», selon un communiqué de CCOO, syndicat minoritaire chez Opel.

Plusieurs réunions en Espagne ont regroupé la semaine dernière des représentants de Magna, des représentants du gouvernement espagnol, du gouvernement régional d'Aragon et des représentants du personnel, pour tenter vainement de trouver un accord.

 

Concrètement, Magna a proposé de maintenir les deux lignes de production, s'engageant à réaliser les investissement nécessaires (pas chiffrés selon les syndicats) et veut que, sur la période 2010-2013, la production d'un nouveau modèle de type Corsa se répartisse entre Figueruelas et l'usine allemande d'Eisenach dans la proportion 70%-30%.

 

Selon le ministère de l'Industrie espagnol, le gouvernement régional et les syndicats, l'usine de Figueruelas est une des plus productives du groupe.

 

La décision de délocaliser une partie de la production vers l'Allemagne ne relèverait donc pas d'une logique industrielle, mais aurait été prise en fonction de critères politiques, au profit de l'Allemagne.

Photo Reuters

Des employés quittent l'usine Opel de Figueruelas, en Espagne, après voir voté pour une grève de quatre de façon à protester contre l'élimination de 1300 emplois par Magna.