(Ottawa) Les ventes au détail ont diminué de 0,3 % au Canada en janvier dernier pour s’établir à 67 milliards, selon Statistique Canada.

Le pire recul des ventes, de 2,4 %, a été observé chez les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles qui ont ainsi essuyé une première baisse en cinq mois. L’agence fédérale a précisé que ce sont les concessionnaires d’automobiles neuves qui ont enregistré le recul le plus prononcé, de 3 %.

Quant aux ventes des stations-service et des marchands de combustibles, elles ont progressé de 0,9 % en janvier.

Les données dévoilées vendredi couvrent un mois lors duquel les Canadiens font généralement le point sur leurs finances après les dépenses des Fêtes, ce qui peut parfois les inciter à faire moins d’achats importants pendant les premières semaines de l’année.

Malgré la baisse des ventes au détail globales, les économistes ont tout de même relevé un point positif dans les données de janvier : les ventes au détail de base ont dépassé bon nombre de leurs attentes.

Les ventes au détail de base – qui excluent les stations-service et marchands de combustibles, ainsi que les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles – ont en effet progressé de 0,4 % en janvier. Cette hausse est majoritairement attribuable à la hausse des ventes des détaillants d’articles de sport et de passe-temps et d’instruments de musique et de détails divers.

« Cela démontre une solide dynamique des dépenses », a écrit l’économiste Maria Solovieva, de la Banque TD, dans une note aux investisseurs.

« Effet de richesse »

Une partie de cet élan vient de ce que Mme Solovieva appelle un « effet de richesse », où les récents gains des marchés financiers et la faible croissance du passif ont fait augmenter la richesse des ménages canadiens.

Selon elle, la baisse des coûts de nombreux biens et services alimente également cet élan. Statistique Canada a annoncé mardi que le taux d’inflation avait chuté à 2,8 % d’une année à l’autre en février, dans un contexte de forte baisse du coût des services cellulaires et internet, ainsi que d’une croissance plus lente des prix des produits d’épicerie.

Le directeur des affaires économiques à la CIBC, Andrew Grantham, a remarqué que les conditions météorologiques ont également eu une incidence.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

L’hiver anormalement chaud a eu une incidence sur les ventes dans les magasins de sport.

Certaines des augmentations, notamment celles dans les magasins d’articles de sport, de construction et de jardinage, étaient au moins en partie attribuables à un hiver anormalement chaud dans beaucoup de régions du Canada, a-t-il indiqué.

Une nouvelle augmentation mensuelle importante du volume des ventes dans les stations-service est un autre signe que le temps doux pourrait avoir une incidence sur les données concernant les ventes au détail.

Andrew Grantham, directeur des affaires économiques à la CIBC

Exprimées en volume, les ventes au détail ont augmenté de 0,2 % en janvier, a précisé Statistique Canada.

L’économiste Shelly Kaushik, de BMO Marchés des capitaux, a fait valoir dans sa propre note aux clients que « ces volumes plus élevés soutiendront la croissance économique au début de l’année ».

Statistique Canada a ajouté qu’en janvier, les ventes au détail ont diminué dans quatre provinces ; les reculs les plus prononcés ont été observés en Colombie-Britannique, de 2,2 %, et au Québec, de 1 %.

Par ailleurs, les ventes au détail du commerce électronique se sont accrues de 3,5 % pour s’élever à 3,8 milliards en janvier, ce qui représentait 5,7 % du commerce de détail total, comparativement à 5,5 % en décembre.

Avec des informations de Tara Deschamps à Toronto