Avec 209 projets verts qui ont bénéficié d’un appui financier de 703 millions d’Investissement Québec (IQ), Compétivert a largement dépassé son objectif initial de 375 millions en trois ans. Pour ses deux ans, le programme a un nouvel atout : un outil de diagnostic qui permettra aux entreprises d’évaluer leurs émissions de gaz à effet de serre.

Lancé il y a deux ans, Compétivert visait à encourager les entreprises québécoises à investir dans des projets pour l’adoption de technologies propres et de pratiques écoresponsables. Selon le bilan qui sera dévoilé ce jeudi, le tiers des 703 millions en financement accordé par Investissement Québec visait l’électrification des transports et 20 %, le développement d’énergie renouvelable.

La popularité du programme a été tellement explosive qu’on a triplé l’objectif initial, qui est de 1 milliard d’ici 2024. Cette somme provient des fonds propres d’IQ ainsi que ceux gérés à titre mandataire pour le gouvernement du Québec, et se décline en divers investissements remboursables, certains comportant des portions qui peuvent être effacées à certaines conditions.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Guy LeBlanc, PDG d’Investissement Québec

« On était loin d’être sûrs que cette année, on aurait le même succès que la première année, indique en entrevue Guy LeBlanc, PDG d’Investissement Québec. Avec une période d’incertitude importante, c’était étonnant qu’elles participent autant. Mais les entreprises se sentent la responsabilité de faire quelque chose, avec la pression sociale, celle de leurs employés. »

De toutes les tailles

Une étude réalisée par l’organisme Québec Net Positif, en collaboration avec Investissement Québec, a toutefois permis de faire des constats intéressants : si 87 % des entreprises manufacturières considèrent qu’il est urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), seulement 12 % ont réalisé un inventaire de leurs propres émissions. Près d’une sur deux n’a toujours mis en œuvre aucune action climatique, selon ce Baromètre de la transition des entreprises 2022 — secteur manufacturier. D’où l’idée de rendre accessible un nouveau volet diagnostic portant spécifiquement sur les GES, un exercice d’une durée de quatre à six semaines. Le coût de 20 000 $ est subventionné à 75 % par le fonds Ecoleader.

« L’objectif ultime est de mettre à contribution nos experts pour identifier les actions qui vont avoir le maximum de retombées, explique Nicolas Turgeon, directeur Performance environnementale industrielle chez Investissement Québec. C’est un regard supplémentaire qu’on offre, le potentiel de réduction des GES est très concret. »

Les entreprises visées, parmi les quelque 260 000 que compte le Québec, sont de toutes les tailles, « de l’entreprise en démarrage à Pratt & Whitney qui travaille sur un moteur électrique », indique M. Leblanc. Et que se passera-t-il si l’objectif de 1 milliard est dépassé avant 2024 ? « Le budget est infini ! répond le PDG. On veut être carboneutres d’ici 2050. Notre priorité, c’est d’augmenter la productivité et de favoriser l’innovation, et ça passe par les technologies propres. »

En savoir plus
  • 60 %
    Proportion des entreprises manufacturières québécoises qui estiment que la transition écologique permet de « créer et offrir des produits, solutions et services qui correspondent à de nouveaux besoins et aux attentes du marché »
    source : Québec net positif, avril 2023