(Québec) Le Québec s’estime désavantagé par la bourse du carbone avec la Californie et veut la renégocier.

Il a souvent été question de « fuite des capitaux » au bénéfice de la Californie dans cette entente. En 2020, le Parti québécois (PQ) avait même évoqué une « fuite de capitaux » potentielle de 16 milliards sur 10 ans, en fonction d’une étude de HEC.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a fait savoir mercredi qu’il s’envolera dimanche pour cet État de la Côte Ouest américaine en vue de renégocier le Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE), aussi appelé la bourse du carbone.

Les entreprises québécoises doivent verser par année 230 millions à la Californie en achetant des crédits carbone, a indiqué le ministre en commission parlementaire.

Rappelons que le SPEDE vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) des deux États fédérés : les entreprises des grands secteurs les plus polluants peuvent acheter aux enchères à tous les trois mois des « unités », en quelque sorte des droits d’émission. Année après année, le plafond des émissions autorisées diminue, ce qui force à la hausse le prix des unités et incite les entreprises à réduire leurs émissions, ou encore, à acheter des « unités » dans l’autre territoire.

M. Charette a dit se rendre en Californie « dans une perspective de renégociation de notre partenariat », notamment concernant les « crédits compensatoires ».

La porte-parole de Québec solidaire en matière d’environnement, Alejandra Zaga-Mendez, a évoqué la « fuite des capitaux » en questionnant le ministre.

M. Charette a néanmoins assuré que le SPEDE est plus avantageux qu’une taxe carbone, le moyen préconisé par le fédéral, puisque tous les revenus générés par la bourse du carbone sont réinvestis dans la lutte aux changements climatiques.

En 2021-2022, le SPEDE a rapporté 1,2 milliard au gouvernement, selon le ministère des Finances.