L’économie mondiale s’est relevée de la pandémie, mais l’inflation et les tensions politiques secoueront la plupart des pays en 2023, estime le Fonds monétaire international. De leur côté, le Canada, les États-Unis et le Mexique devraient éviter la récession.

Le Fonds monétaire international (FMI) a réduit ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale, de 2,9 % à 2,8 % pour 2023, dans un contexte marqué par des soubresauts du système financier. « La probabilité d’assister à un atterrissage brutal a fortement augmenté », estime l’organisation dans sa mise à jour économique.

Selon son économiste en chef, Pierre-Olivier Gourinchas, l’inflation n’est pas encore maîtrisée dans plusieurs pays, ce qui force les banques centrales à continuer d’augmenter les taux d’intérêt. Il y a un impact à craindre sur la situation des pays émergents les plus endettés et sur le système financier international, prévient le FMI.

Une semaine chargée

Comme chaque année, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale sont réunis à Washington cette semaine pour discuter de l’évolution de l’économie mondiale et des défis qui s’annoncent. Entre les changements climatiques et une possible crise de la dette dans les pays les plus pauvres, les deux organisations veulent aussi discuter des réformes à apporter dans leur fonctionnement pour mieux faire face à ces problèmes.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, sera présent à Washington pour rencontrer ses homologues des autres banques centrales et exposer le point de vue du Canada sur la croissance économique et l’inflation.

Ce sera une semaine chargée pour le gouverneur de la banque centrale, qui doit présenter mercredi la mise à jour des prévisions économiques de la Banque du Canada et annoncer sa décision sur les taux d’intérêt.

Même si la plupart des observateurs s’attendent à ce que le taux directeur reste inchangé à 4,5 %, le gouverneur Macklem devra explique comment il envisage la suite des choses dans une économie toujours en surchauffe. Dans son dernier rapport sur la politique monétaire, en janvier, la Banque du Canada avait prévu un taux de croissance de 0,5 % au premier trimestre de 2023 alors que les premières estimations signalent une croissance de l’ordre de 3 % pour les trois premiers mois de l’année.

Pas de récession

Le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale dans son ensemble, mais plusieurs pays devraient faire mieux que ce qu’il avait anticipé. C’est le cas en Europe, où la croissance devrait être positive, à l’exception notable de l’Allemagne, où une chute de 0,1 % du PIB est prévue. Parmi les pays dits avancés, c’est le Royaume-Uni qui souffrira le plus, avec un recul annoncé de 0,8 % du PIB.

En Amérique du Nord, la menace d’une récession s’atténue, selon le FMI. L’économie américaine devrait croître au rythme de 1,6 % cette année, ce qui est une légère amélioration par rapport aux précédentes prévisions.

Le Canada, avec une croissance économique anticipée de 1,5 %, devrait aussi éviter la récession, de même que le Mexique, troisième partenaire de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), où le PIB avancera de 1,8 % en 2023, prévoit le FMI.

Même la Russie devrait connaître une croissance positive en 2023. Après un recul de 2,1 % en 2022, l’économie russe devrait connaître une croissance de 0,7 %. Les revenus générés par le pétrole, dont le prix reste élevé, soutiennent l’économie russe et compensent l’effet des sanctions économiques qui frappent le pays, a expliqué l’économiste en chef du FMI.