La Banque du Canada maintient comme prévu son taux directeur à 4,5 %, mais elle signale clairement que la pause dans la remontée des taux pourrait prendre fin si nécessaire.

« Le Conseil de direction continue d’évaluer si la politique monétaire est assez restrictive pour atténuer les pressions sur les prix et demeure prêt à relever encore le taux directeur si nécessaire afin de ramener l’inflation à la cible de 2 % », dit la banque centrale dans son communiqué.

Les autorités monétaires constatent que l’économie canadienne se porte mieux que ce qu’elles avaient prévu au début de l’année et préviennent que la suite sera difficile. « Il pourrait s’avérer plus difficile de ramener l’inflation à 2 % parce que les attentes baissent lentement, que l’inflation des services et la croissance des salaires demeurent élevées, et que les pratiques de fixation des prix des entreprises ne se sont pas encore normalisées ».

Dans son Rapport sur la politique monétaire publié en même temps que l’annonce du taux directeur, la Banque du Canada a dû revoir à la hausse sa prévision de croissance au premier trimestre de 2023, qui était de 0,5 %. Elle estime maintenant le rythme de croissance à 2,3 % pour les trois premiers mois de l’année.

La Banque du Canada observe que l’augmentation de la population, les versements des gouvernements aux ménages et les baisses d’impôt ont stimulé la demande de biens et services.

« Les 2,5 milliards de dollars offerts par l’intermédiaire d’un versement unique supplémentaire du crédit pour la taxe sur les produits et services fournissent un soutien ciblé aux ménages à faible revenu en les aidant à compenser les effets de la forte inflation sur leur budget, observe la banque centrale. Par ailleurs, les baisses d’impôts dans certaines provinces feront augmenter le revenu disponible durant la période de projection. Au Québec, par exemple, la réduction du taux d’imposition des deux tranches inférieures de revenu imposable redonnera à peu près 1,7 milliard de dollars par année aux ménages à compter de 2023. »

La demande excédentaire et le marché du travail, qui demeure tendu, exercent encore des pressions à la hausse sur les prix intérieurs, estime la Banque du Canada, qui est en train d’évaluer si elle en fait assez pour calmer la hausse des prix.

L’inflation, qui était de 5,2 % en février, est encore trop élevée et l’économie surchauffe encore, constate la banque centrale. Autre sujet de préoccupation, le rythme de croissance des salaires, qui se maintient entre 4 % et 5 %, est trop élevé. « À moins que la croissance de la productivité ne devienne étonnamment forte, il ne sera pas possible d’atteindre la cible d’inflation de 2 % si la croissance des salaires se maintient dans cette fourchette de 4 à 5 % », réitère le Rapport sur la politique monétaire.