Le produit intérieur brut (PIB) réel était essentiellement inchangé en mai, après avoir augmenté de 0,3 % en avril, a révélé Statistique Canada vendredi. La production de biens a baissé de 1 %, mais les services ont crû de 0,4 %.

En glissement annuel, en comparant mai 2022 à mai 2021, l’économie a crû de 5,6 % après inflation.

Parmi les 20 secteurs d’activité, 14 ont enregistré une hausse de la croissance.

Parmi les secteurs qui se sont démarqués, celui du transport et de l’entreposage a augmenté de 1,9 % en mai, en hausse pour le quatrième mois de suite ; les augmentations les plus notables ont été enregistrées dans le transport aérien (+ 14,1 %) avec la reprise des voyages. Le secteur n’a pas encore rattrapé le recul causé par la COVID-19, le niveau d’activité est inférieur d’environ 7 % à celui observé avant la pandémie.

La fabrication se replie pour la première fois en huit mois avec une baisse de 1,7 % en mai, après avoir enregistré sept mois de croissance.

La construction recule pour le deuxième mois consécutif, en baisse de 1,6 % en mai, en raison de la grève des travailleurs syndiqués de la construction en Ontario.

Croissance au deuxième trimestre

Selon des chiffres provisoires du mois de juin, le produit intérieur brut (PIB) réel a augmenté de 1,1 % au cours du deuxième trimestre de 2022, révèle Statistique Canada. Les chiffres définitifs seront dévoilés le 31 août.

Les chiffres canadiens sortent un jour après les statistiques économiques américaines. Au deuxième trimestre, le PIB réel aux États-Unis s’est contracté de 0,9 % en rythme annualisé. Au premier trimestre, le recul avait été de 1,6 %.

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« Les renseignements anticipés révèlent que le PIB réel a augmenté de 0,1 % en juin, sous l’effet de la hausse de la production dans les secteurs de la construction, de la fabrication et des services d’hébergement et de restauration », indique l’organisme fédéral.

Vers une récession au Canada ?

« Dans l’ensemble, la croissance de la production au deuxième trimestre est conforme à notre prévision de 4,5 % [annualisée] », a affirmé Carrie Freestone, économiste chez RBC, dans une note destinée aux clients.

Tout porte à croire que l’économie canadienne fonctionne au-dessus de ses limites de capacité à long terme.

Carrie Freestone, économiste chez RBC

« Le taux de chômage reste extrêmement bas, à 4,9 %. L’étroitesse du marché du travail persiste, bien que les premiers signes indiquent que la force commence à s’atténuer à court terme. […] l’inflation reste trop élevée et la Banque du Canada poursuit sa politique agressive de relèvement des taux. D’autres hausses de taux d’intérêt sont encore prévues pour aider à refroidir davantage la demande des consommateurs et les pressions inflationnistes. »

« Nous prévoyons que la croissance du PIB continuera de ralentir vers la fin de l’année avant de décliner carrément au milieu de 2023. »

Du côté du Mouvement Desjardins, on retient le ralentissement marqué de l’habitation. « Les chiffres de mai et le résultat provisoire de juin viennent appuyer notre opinion selon laquelle la croissance ralentira très rapidement au second semestre de 2022, écrit Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne. Les hausses substantielles et continues des taux d’intérêt de la Banque du Canada seront la principale cause de cette décélération. En effet, la faiblesse est de plus en plus attribuable aux secteurs sensibles aux taux d’intérêt, comme celui de l’habitation, mais elle risque de s’étendre davantage. Et bien que nous ne nous attendons pas à une récession au troisième trimestre, nous estimons la probabilité d’un tel phénomène au Canada l’an prochain à environ 50 %. »