Un peu plus d’une semaine après l’annonce de la fermeture de la Distillerie du St. Laurent, l’Union québécoise des microdistilleries (UQMD) réclame une aide urgente pour éviter d’autres disparitions, prévisibles.

« Au cours des derniers mois, la Distillerie de la Chaufferie ainsi que Champ Gauche-Distillerie Fils du Roy ont également fermé leurs portes. L’UQMD anticipe avec désolation que plusieurs autres fermetures auront lieu au courant des prochains mois », écrit le regroupement dans un communiqué diffusé lundi.

Les distillateurs montrent du doigt les lois et règlements du Québec qui limitent leur développement et demandent une réforme législative. On s’intéresse notamment aux points de vente, en réclamant plus d’accès à certains marchés.

« Une fois de plus, l’UQMD se tourne vers François Legault et Eric Girard, les appelant à assumer pleinement leurs responsabilités dans cette crise. Nous les exhortons à faire preuve de courage politique et à agir de manière décisive pour moderniser le cadre législatif de notre industrie. Il est crucial que nos dirigeants comprennent l’urgence de la situation et prennent des mesures concrètes pour soutenir nos distilleries locales », estime le regroupement de distillateurs dont le porte-parole est le secrétaire général de l’Union, Vincent Lambert.

Le président du même groupe est Joël Pelletier, l’un des deux fondateurs de la Distillerie du St. Laurent. Incapable de s’entendre avec ses créanciers, cette entreprise de Rimouski a annoncé qu’elle fermait définitivement il y a une dizaine de jours.

L’Union québécoise des microdistilleries parle de cette faillite comme d’un coup de tonnerre dans le monde des spiritueux québécois : la Distillerie du St. Laurent avait une excellente réputation et avait inspiré plusieurs autres à faire des boissons avec des produits locaux. Ses alcools se retrouvaient sur les tablettes de la SAQ qui, justement, vient d’annoncer une réforme de sa commercialisation des spiritueux québécois.

La SAQ compte retirer de ses tablettes entre 150 et 200 produits locaux. La démarche se fera avec les représentants de l’industrie, a indiqué la société d’État.

Déjà, bien avant cette annonce, la situation était critique pour de nombreux distillateurs québécois. Un mémoire déposé l’année dernière par l’Union, dans le cadre de consultations prébudgétaires, avait déjà mis en lumière la situation précaire de plusieurs entreprises : les deux tiers des microdistilleries du Québec seraient déficitaires, disait l’Union, qui prévoyait dès ce moment une série de fermetures.

Il y a autour de 70 distilleries au Québec.