(Montréal) La Société québécoise du cannabis (SQDC) va fermer définitivement une de ses succursales, licenciant ainsi 11 travailleurs. Il s’agit d’une première pour la société d’État, qui n’en avait jamais fermé auparavant.

La succursale touchée est celle de la Plaza Saint-Hubert, sur la rue du même nom à Montréal.

La direction de la société d’État et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, qui représente la majorité des syndiqués dans les succursales de la SQDC, ont tous deux confirmé l’information à La Presse Canadienne mardi.

La succursale fermera ses portes à la clientèle dès le 2 mars. Mais les avis de cessation d’emploi évoquent la fin des emplois le 23 mars, le temps de mener à bien les tâches de fermeture de la succursale.

Fabrice Giguère, porte-parole de la SQDC, affirme qu’il s’agit simplement d’une « décision d’affaires », même si globalement « les choses vont bien » à la SQDC.

Après avoir analysé l’ensemble des options possibles, la décision a été prise de fermer définitivement la succursale « dans une perspective de saine gestion », en évaluant de façon continue l’ensemble des locaux des succursales, lorsque les baux arrivent à échéance, a-t-il fait valoir.

Mais le président du syndicat, David Clément, voit là une mesure de représailles à cause de la grève d’un an et demi qui a eu lieu dans plusieurs succursales syndiquées au SCFP.

« On y va par déduction : si ce n’est pas à cause de la rentabilité, si ce n’est pas à cause de l’achalandage, si ce n’est pas à cause de la pénurie de main-d’œuvre, bien ce qu’il nous reste, c’est un employeur qui est un peu choqué d’avoir été contraint d’accepter nos revendications salariales, alors que ça faisait plus d’un an qu’il s’y opposait avec véhémence », a lancé M. Clément.

Transfert dans d’autres succursales ?

Il demande à ce que ses membres licenciés dans cette succursale du quartier Rosemont puissent pourvoir l’un des postes vacants dans les autres succursales de la SQDC.

Une clause de la convention collective prévoit déjà qu’un employé aurait la priorité s’il soumettait sa candidature si un autre poste se libérait dans les prochains six mois, réplique M. Giguère, de la direction.

Mais « la SQDC a informé le syndicat que selon l’interprétation patronale, cette priorité ne serait accordée qu’à compter du 3 mars 2024 », soit au lendemain de la fermeture de la succursale à la clientèle, dénonce M. Clément.

Il réclame que cette priorité soit accordée dès maintenant, pour éviter de laisser les 11 travailleurs visés par la fermeture « dans le néant quant à leur avenir ».

M. Giguère affirme toutefois que « des discussions sont encore en cours » entre les parties concernant la date d’entrée en vigueur de la priorité de transfert.