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Fidèle à son habitude, la Banque de développement du Canada (BDC) a publié un document fort captivant en ce qui a trait au déclin de l’entrepreneuriat au Canada.

Dans les constats effectués, depuis les 20 dernières années, le nombre d’entrepreneurs par 1000 de population est en diminution de plus de 50 %. Les nouvelles entreprises ont également de plus en plus de difficultés à s’établir.

Qu’est-ce qui a changé dans les 20 dernières années ?

La mondialisation des marchés, par l’accessibilité aux canaux de communication numérique, augmente la difficulté de réussir.

Notamment, 90 % des start-up échouent dans leur tentative d’aller au-delà de la phase de démarrage. De plus, la plupart des entreprises ayant échoué indiquent l’absence d’un marché profitable pour leur solution. Sans compter que la destruction créatrice ou l’incapacité à s’adapter aux réalités d’un marché favorise l’échec en affaires.

Aujourd’hui, nos entreprises québécoises n’ont pas seulement de la concurrence potentiellement locale ; elles ont assurément des compétiteurs qui viennent du reste du Canada, voire d’ailleurs dans le monde.

Quoique les outils numériques soient accessibles et à moindre coût comme jamais dans l’histoire de l’humanité, les barrières à l’entrée et les défis augmentent.

Une mauvaise nouvelle pour nos communautés

De plus, cette diminution liée au « métier » d’entrepreneur a des impacts qui vont au-delà de ce secteur d’activité. Elle touche négativement notre société.

Un entrepreneur, par définition, souhaite faire mieux. Il constate des enjeux et fait fructifier des occasions. Il crée de la valeur et améliore la vie de ceux qui consomment ces idées ou contribuent à leur déploiement.

Ainsi, le déclin de l’entrepreneuriat n’est pas une bonne nouvelle pour nos communautés, notre province et notre pays. Les entrepreneurs sont des êtres proactifs, qui conceptualisent, testent et mettent sur le marché des idées sous forme de produits et services, dans une volonté lucrative ou non.

Ces qualités et compétences entrepreneuriales aident à résoudre des enjeux sociétaux.

Nous avons cruellement besoin de cultiver la pensée entrepreneuriale au sein de nos organisations publiques, de nos entreprises et de nos communautés. Ces entrepreneurs de l’interne, intrapreneurs, comptent également et doivent subsister, évoluer, grandir ainsi que continuer à contribuer à l’avancement de nos communautés.

Notre société a besoin de la pensée entrepreneuriale ; de cette capacité à résoudre des enjeux et à les traduire en solutions qui améliorent le sort de tout le monde. Le déclin de l’entrepreneuriat au Canada est un symptôme qui a une portée plus grande. Le texte de Patrick Lagacé concernant tout ce qui ne marche pas au Québec est un exemple probant.

Nous devons agir pour demeurer une terre de possibilités et renverser la tendance. Nous devons faire croître la pensée entrepreneuriale pour que nos communautés, nos organisations, nos entreprises, notre province et notre pays continuent à faire mieux.

L’entrepreneuriat est un « métier » qui s’apprend. La pensée entrepreneuriale, elle, se cultive.

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