Le milliardaire montréalais Robert Miller, poursuivi en justice pour des allégations liées à la prostitution juvénile, vient de vendre son entreprise Future Electronics pour 5,14 milliards de dollars canadiens à un géant taïwanais de l’industrie.

WT Microelectronics, une entreprise de Taïwan active dans la distribution de semiconducteurs, a confirmé l’achat de 100 % des actions de Future Electronics, le distributeur de composants électroniques fondé par Robert Miller en 1968 et dont le siège social se trouve toujours à Pointe-Claire.

Au Registre des entreprises du Québec, Robert Miller est actuellement inscrit comme seul actionnaire du holding qui détient l’entreprise, présente dans 47 pays avec 5200 employés.

« Future Electronics possède une équipe de gestion expérimentée avec de la profondeur et une base d’employés extrêmement talentueuse, et elle est hautement complémentaire à WT Microelectronics », a déclaré Eric Cheng, PDG de l’entreprise taïwanaise.

L’équipe de gestion de Future, tous ses employés à travers le monde et toutes ses installations et ses centres de distribution continueront d’opérer.

Eric Cheng, PDG de WT Microelectronics

Le communiqué annonçant la transaction lève pour la première fois le voile sur les finances de l’entreprise. Pour les six premiers mois de l’année, Future Electronics a généré des revenus de 2,9 milliards US (3,92 milliards CAN), un bénéfice d’opération de 228 millions US (308 millions CAN) et un bénéfice net de 184 millions US (249 millions CAN).

Dans la tourmente

L’entreprise était dans la tourmente depuis la diffusion d’un reportage de l’émission Enquête de Radio-Canada, en février dernier : une dizaine de femmes avaient confié aux journalistes avoir eu des relations sexuelles contre de l’argent avec le milliardaire Robert Miller, fondateur de Future Electronics, entre 1994 et 2006. Six d’entre elles auraient affirmé qu’elles étaient mineures au moment des faits.

La diffusion du reportage avait délié beaucoup de langues. Une trentaine de femmes qui disaient avoir eu une expérience semblable alors qu’elles étaient mineures ont levé la main pour participer à des actions civiles contre le milliardaire.

Une demande d’action collective et deux poursuites individuelles ont été déposées au palais de justice de Montréal. Plusieurs plaignantes affirment que des employés de Future Electronics ont collaboré au système de recrutement de jeunes filles afin de satisfaire les appétits sexuels du fondateur de la multinationale, au fil des années.

M. Miller a toujours nié les allégations et affirme qu’elles sont répétées dans un but de gain financier par certaines personnes.