La multinationale montréalaise Future Electronics a présenté mercredi une nouvelle équipe de direction, tout en reconnaissant avoir vécu une semaine « difficile » dans la foulée d’un reportage de Radio-Canada rapportant les témoignages de femmes qui disent avoir été payées pour offrir des services sexuels au propriétaire de l’entreprise, le milliardaire Robert Miller.

L’émission Enquête de Radio-Canada a recueilli les témoignages d’une dizaine de femmes qui disent avoir eu des relations sexuelles contre de l’argent avec M. Miller entre 1994 et 2006. Six d’entre elles auraient affirmé qu’elles étaient mineures au moment des faits. Le reportage décrivait tout un système de recrutement, d’encadrement et de distribution de cadeaux ainsi que d’argent pour les filles.

Même s’il nie avoir quoi que ce soit à se reprocher, Robert Miller avait annoncé qu’il démissionnait de son poste de président de Future Electronics, vendredi dernier. L’entreprise annonce maintenant qu’un nouveau comité exécutif de neuf personnes prendra toutes les décisions stratégiques pour la multinationale en coordination avec le nouveau président, Omar Baig.

Selon les informations inscrites au Registre des entreprises du Québec, Robert Miller et son fils Rodney Miller ont quitté leurs fonctions de président et d’administrateur de l’entreprise, mais Robert Miller demeure le propriétaire de la société de portefeuille qui détient Future Electronics.

« M. Miller nie avec fermeté et véhémence les allégations malicieuses faites contre lui et confirme qu’elles sont fausses et complètement non fondées et qu’elles ont été soulevées à la suite d’un divorce acrimonieux. Elles sont maintenant répétées pour un gain financier », précisait un communiqué diffusé par l’entreprise vendredi dernier.

« Notre direction réalise que ce fut une semaine difficile pour l’équipe de Future Electronics, mais je suis reconnaissant d’avoir l’opportunité de diriger cette entreprise et ses merveilleux employés », a déclaré Omar Baig, le nouveau président, dans un communiqué.

Robert Miller avait déjà modifié une partie de ses arrangements financiers en territoire québécois au cours des dernières années. À l’été 2021, il a fait don pour 0 $ de sa résidence de Westmount à une société à numéro dont les actionnaires ne sont pas publics. La valeur de la propriété était estimée à 7 millions de dollars selon l’acte de vente. L’entreprise qui détient désormais la maison est dirigée par MJules Charette, un associé principal de la firme Norton Rose Fulbright Canada, spécialiste de la fiscalité, des fiducies et des successions.

« Je ne peux pas faire de commentaires », a laissé tomber MCharette, lorsque questionné sur la transaction avec M. Miller. L’avocat a toutefois précisé qu’il n’avait aucune connaissance des allégations des jeunes femmes à l’endroit de l’homme d’affaires lorsqu’il a accepté de diriger l’entreprise qui a pris possession de sa maison au nom d’actionnaires qui sont gardés secrets.