Le Bureau de la concurrence estime que le projet d’achat de HSBC Canada par la Banque Royale n’aura vraisemblablement pas pour effet d’empêcher ou de diminuer la concurrence au pays.

Même si certains éléments de preuve ont indiqué que HSBC Canada était un concurrent « vigoureux » et un rival « non négligeable » de RBC dans l’offre de services financiers particuliers, le Bureau de la concurrence arrive à la conclusion que HSBC Canada avait une incidence concurrentielle « limitée » par rapport à d’autres institutions financières.

La Banque Royale avait annoncé en novembre dernier être parvenue à une entente pour acquérir la filiale canadienne de la Banque HSBC, une transaction évaluée à 13,5 milliards de dollars.

Cette opération combinerait la première avec la septième banque en importance au pays. Les 130 succursales de HSBC Canada porteraient à plus de 1400 le nombre de succursales de la Royale au Canada.

L’approbation du Bureau du surintendant des institutions financières et celle du ministère canadien des Finances sont les prochaines étapes à franchir.

L’analyste Paul Holden, de la CIBC, dit s’attendre à ce que le feu vert soit accordé par les deux instances.

« Le rapport du Bureau de la concurrence laisse entendre que la transaction est en passe de se conclure comme prévu au cours des trois premiers mois de la prochaine année », souligne-t-il dans une note envoyée à ses clients vendredi.

Cet expert ajoute qu’il ne semble pas que la Royale devra prendre des mesures importantes pour satisfaire aux exigences du Bureau de la concurrence et, par conséquent, la contribution anticipée au bénéfice par action de la Royale demeure 6 %.

La concurrence demeure

Dans son rapport publié vendredi, le Bureau de la concurrence souligne aussi avoir évalué les mesures de la concentration des marchés et dit avoir constaté que, dans la plupart des cas, les parts de marché après la fusion demeureraient à des niveaux où le commissaire ne contestera généralement pas une fusion en se fondant sur une préoccupation en matière de concurrence liée à l’exercice unilatéral d’un pouvoir de marché.

Le Bureau dit également avoir évalué les éléments de preuve relatifs à la dynamique de la concurrence dans chacun des marchés pertinents et a conclu que des concurrents efficaces demeureraient après la transaction, y compris les autres grandes banques canadiennes.

L’analyste Mario Mendonca, de la TD, avait précédemment calculé que la transaction ferait en sorte que la Royale serait derrière 75 % de tous les prêts en Ontario et en Colombie-Britannique. Au total, c’est environ 134 milliards en actifs qui passeraient dans le giron de la Royale, l’équivalent d’une hausse d’environ 7 % des actifs chez RBC.

En date de l’automne dernier, HSBC Canada comptait 4200 employés équivalent temps plein, dont 450 au Québec.

Les six plus grandes banques canadiennes contrôlent environ 80 % du total de tous les actifs du secteur bancaire.