Les récentes annonces des gouvernements pour établir un programme d’alimentation universelle à l’école risquent de mettre du pain sur la planche pour La Cantine pour tous, qui vit déjà une poussée de croissance. Nous sommes allés voir comment cette entreprise d’économie sociale et ses partenaires nourrissent des élèves, partout au Québec.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

La Cantine pour tous a été créée en 2016 afin que des organismes puissent regrouper certaines ressources – le financement et le développement d’affaires, notamment. C’est un peu un modèle de fédération, explique Thibaud Liné, directeur général de La Cantine, où les organismes sont des membres. Il y en a 76 aujourd’hui dans une douzaine de régions québécoises, alors qu’il y en avait 14 en 2016.

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La Cantine pour tous est une entreprise d’économie sociale. Les repas sont vendus, et non donnés – c’est un modèle auquel tient l’entreprise qui veut conserver une relation d’affaires avec sa clientèle payante. La tarification sociale permet aux parents de payer de 1 $ à 6 $ pour un plat et son dessert. Actuellement, 90 % des écoles qui reçoivent des repas par l’entremise de La Cantine sont considérées comme en milieu défavorisé. L’entreprise veut augmenter la proportion des écoles qui sont en milieu favorisé pour rejoindre des enfants qui ont besoin du service, mais qui passent parfois sous le radar, car ils se trouvent dans un milieu aisé.

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Ensuite, en milieu favorisé, les chances sont plus fortes que les parents paient le plein prix pour le plat (6 $), ce qui va augmenter les revenus de La Cantine pour tous. Les organismes reçoivent la même somme par plat vendu – plus elles en vendent, plus elles font des économies d’échelle, peuvent stabiliser leurs revenus et prendre de l’expansion.

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Au centre communautaire SCAMA du quartier Chomedey à Laval, on prépare des repas qui seront ensuite livrés dans un contenant-four qui les gardera chauds jusqu’à ce que les élèves les récupèrent pour le dîner. Une centaine de bénévoles travaillent chez SCAMA. La Cantine fait du contrôle de la qualité sur le terrain, auprès de ses membres partenaires. Par exemple, les portions doivent être adéquates – il est d’ailleurs question d’offrir des portions « ado » pour les élèves de la fin du primaire.

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Arrivée à l’école Les Cèdres de Laval, qui compte 504 élèves. Les clients ont fait leurs choix sur l’application de La Cantine parmi les trois plats offerts quotidiennement. Ils choisissent aussi le prix qu’ils vont payer. C’est la première année que l’école travaille avec SCAMA et La Cantine pour tous. Le service gagne en popularité, nous a dit la direction.

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Une fois rendus à l’école, les plats sont répartis pour les élèves par Mme Ginette. Dans la dernière année, la clientèle de La Cantine est passée de 40 à 106 écoles. Certaines reçoivent les repas en gros, et font la distribution comme dans un modèle de cafétéria traditionnelle ; d’autres, en portions. La Cantine doit s’attaquer au problème de suremballage dans ces cas-là. Des projets sont déjà à l’étude pour adopter des plats réutilisables, mais cela posera des défis de manutention.

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Les petits partent avec leurs repas, chauds. Deux écoles lavalloises reçoivent les repas préparés par les bénévoles de SCAMA, mais la demande est en forte augmentation. Un des défis est de bien faire comprendre aux parents qu’ils ont accès à ces repas au prix qu’ils peuvent les payer.

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Globalement, environ un tiers de la clientèle des écoles de La Cantine pour tous paie 1 $ pour le repas, un tiers 3 $ et le dernier tiers paie le prix suggéré de 6 $. « L’idée est qu’ils paient le maximum de ce qu’ils peuvent payer », dit Thibaud Liné.

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« On veut établir des programmes dans toutes les écoles du Québec », déclare le directeur général, Thibaud Liné, qui fait référence aux écoles primaires publiques. Environ 80 écoles sont sur la liste d’attente de La Cantine qui évalue les partenaires potentiels selon les critères de leurs objectifs stratégiques : on s’intéresse notamment au développement de régions moins bien servies, parfois en milieu rural.

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  • 24 %
    Environ un enfant sur quatre (24,3 %) vivait dans des ménages touchés par l’insécurité alimentaire en 2022 au Canada.
    source : Statistique Canada