(Québec) Créer un « morceau de ville ». C’est l’objectif visé par les promoteurs du projet Fleur de Lys, à Québec, d’une valeur de 1,5 milliard. Avec ses espaces verts, ses commerces, ses logements et son animation, le futur site créera un précédent dans la façon de réaménager les centres commerciaux, soutiennent-ils.

Un centre commercial avec un gros stationnement, construit avec des murs de béton sans fenêtres et où il est difficile de trouver la sortie : voilà la description que fait William Trudel, président et chef de la direction de Trudel, de l’actuel centre commercial Fleur de Lys, qu’il a acquis avec son frère Jonathan en 2018.

Ce portrait correspond à l’image de bien des centres commerciaux construits dans les années 1960, selon lui. Mais avec son projet de développement sur le site actuel de Fleur de Lys, M. Trudel a bien l’intention de mettre fin au règne de ce type de lieu de magasinage.

Avec son campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ses 3500 logements locatifs (logements sociaux, abordables, adaptés aux personnes handicapées), dont un bon nombre seront prêts au début de 2025, ses 700 000 pieds carrés de locaux commerciaux, son hôtel de 150 chambres, ses espaces verts, ses 2500 arbres, ses lieux de rassemblement, ses espaces de bureaux, le projet, présenté mercredi en fin de journée à la population de Québec, redéfinit complètement le concept de centre commercial, selon William Trudel, rencontré en début de semaine non loin du chantier de construction du futur site.

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

Les frères William et Jonathan Trudel, propriétaires de Trudel Alliance, photographiés en juin 2021

« Le spectre d’observation d’un centre commercial n’est plus basé uniquement sur le commerce de détail. Ton centre d’achats n’est plus une place où tu vas aller seulement pour prendre un produit. Tu peux y vivre, tu peux y travailler, tu peux y étudier. »

« On va passer d’un site éteint à partir de 17 h 30 le soir à un site animé », illustre l’architecte associé et designer urbain Érick Rivard.

Pour élaborer ses plans, Trudel, fonds immobilier commercial d’acquisition et de développement de projets, a consulté pendant cinq ans près de 70 commerçants et une soixantaine d’organismes communautaires.

En chantier

Lors de notre passage, les grues et les amoncellements de terre prouvaient que le chantier était déjà bien entamé. Les commerçants demeurent ouverts pendant toute la durée des travaux. La plupart, comme Maxi et Walmart, qui génèrent un gros achalandage, seront partie prenante du futur centre commercial. Il a toutefois été impossible d’avoir le nom des nouveaux détaillants qui s’y installeront. Situé non loin du Centre Vidéotron, enclavé par plusieurs autoroutes, le futur site ne risque-t-il pas de générer davantage de trafic routier ? Il aura plutôt l’effet inverse, croit le principal intéressé.

« Présentement, le trafic converge à Fleur de Lys parce qu’il y a un grand stationnement. Les autos restent là et elles repartent à peu près toutes en même temps. On va reconnecter des rues qui existent déjà [et qui vont passer à travers le site], ce qui va créer plusieurs options d’entrée et de sortie. »

Le gouvernement du Québec a investi 43 millions dans le projet des frères Trudel, estimé d’abord à 750 millions en 2022.