Rencontrer un à un les 150 commerçants du Quartier chinois de Montréal : voilà la tâche ardue à laquelle se sont employés deux jeunes entrepreneurs le mois dernier, pour convaincre leurs interlocuteurs des avantages qu’ils auraient à se regrouper en association.

Contrairement à plusieurs autres secteurs commerciaux, où les entreprises font partie d’une société de développement commercial, il n’existe aucun regroupement pour les commerçants du Quartier chinois.

Cette lacune avait été relevée dans le Plan d’action pour le développement du Quartier chinois, déposé en juin 2021 par la Ville de Montréal. Avec l’aide de l’arrondissement de Ville-Marie, les entrepreneurs Winston Chan et Eva Hu ont donc lancé des démarches pour remédier à cette situation.

Il faut bâtir une relation de confiance avec les commerçants du quartier. C’est pour ça qu’on les a rencontrés un à un, en personne.

Winston Chan, qui a déjà été président du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec

Quant à Eva Hu, elle est présidente du Marché asiatique de Montréal, qui s’est installé au coin des boulevards Saint-Laurent et René-Lévesque au cours des deux derniers étés.

Grâce à ce marché et à la collaboration du Quartier des spectacles, juste à côté, il y a eu une programmation culturelle et de l’animation qui ont permis d’augmenter l’achalandage dans le Quartier chinois au cours de l’été, souligne Winston Chan.

« Les commerçants voient donc l’importance de travailler ensemble pour le développement du quartier, dit-il. On peut obtenir du financement et avoir des projets communs. »

Première réunion

Au début de février, les marchands du secteur sont conviés à une première réunion ayant pour but de mettre en place un nouveau regroupement. Il faudra décider si on veut créer une société de développement commercial, avec des cotisations obligatoires, ou une organisation à but non lucratif, avec adhésion volontaire.

Un tel organisme, quelle que soit sa forme, pourrait mettre en place des programmes en lien avec les préoccupations des commerçants, poursuit Winston Chan en entrevue.

Il cite notamment l’enjeu de la présence de nombreuses personnes itinérantes et de l’éclairage déficient dans le secteur. « Si on avait une société de développement commercial, on pourrait peut-être avoir du financement pour la création de brigades pour travailler avec les itinérants », avance-t-il.

Un tel regroupement serait aussi l’interlocuteur avec les autorités municipales pour des dossiers comme la revitalisation de la rue Clark, ajoute-t-il.

Parmi les autres préoccupations des entrepreneurs chinois, il note la question de la relève familiale pour les commerçants vieillissants. Des programmes pourraient aussi être créés pour aider les marchands aux prises avec cet enjeu.