Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

Le conseil

Diversifiez les cerveaux

Si, en tant que patron, vous engagez d’autres gestionnaires qui vous ressemblent, c’est parce que votre cerveau est câblé pour aimer et promouvoir des personnes qui vous ressemblent, explique la neuroscientifique allemande Friederike Fabritius dans son livre The Brain-Friendly Workplace : Why Talented People Quit and How to Get Them to Stay. « Si vous pensez au nombre de personnes épuisées et à quel point le bien-être mental est un problème sur le lieu de travail actuel, c’est parce que les personnes au sommet créent un lieu de travail qui fonctionne pour des gens comme eux. » Comme leader, vous devez travailler sur votre empathie et être plus tolérant, suggère-t-elle. Lorsque vous commencez à vous énerver et à penser : « Cette personne n’est pas comme moi », vous devez vous rappeler que c’est un avantage concurrentiel pour l’organisation et qu’il est plus facile de réformer un lieu de travail que de changer la personnalité des gens. La scientifique suggère que les organisations créent des lieux où chaque cerveau n’ait pas à s’adapter.

Source : Fast Company

La solution

PHOTO CAROLINE GRÉGOIRE, ARCHIVES LE SOLEIL

« En embauchant quelqu’un de 55 ans, on a quasiment plus de chances de le fidéliser plus longtemps qu’en embauchant un jeune de 26, 27 ou 28 ans » explique Emilie Pelletier, de HRM Groupe.

Miser sur des employés de 55 ans

Alors qu’on crie sur tous les toits le manque de main-d’œuvre, l’âgisme sévit dans bon nombre de milieux de travail. Pourtant, un employeur aurait avantage à miser sur un employé de 55 ans, affirme en entrevue avec La Presse Emilie Pelletier, de HRM Groupe, spécialiste du recrutement et coauteure du livre Comment attirer et fidéliser des employés. « Les 55 ans en ont encore pour 10 à 15 ans en emploi, explique-t-elle. Combien de jeunes restent en emploi aussi longtemps ? En embauchant quelqu’un de 55 ans, on a quasiment plus de chances de le fidéliser plus longtemps qu’en embauchant un jeune de 26, 27 ou 28 ans. » Lorsque les gestionnaires construisent des équipes de travail, elle leur conseille d’avoir une vision à 360 degrés en intégrant des employés plus âgés qui ont de l’expérience et une expertise. « Ils vont nous éviter de tomber dans certains pièges et nous éviter des erreurs », affirme la spécialiste. Pour briser la dynamique de préjugés envers les plus vieux et les plus jeunes, elle conseille aussi aux gestionnaires de mentionner les forces de tout un chacun pour en faire prendre conscience aux employés.

Le chiffre

53 %

Lorsqu’un nouveau poste est affiché à l’interne dans les entreprises et organisations, bon nombre d’employés le considèrent avec ironie en se disant qu’il est déjà attribué. Ce qui fait dire à 22 % des travailleurs interrogés par LifeWorks que les promotions au travail ne sont pas attribuées au mérite, tandis que 31 % en doutent. Les Canadiens ayant un handicap ainsi que les femmes sont plus susceptibles de croire que les promotions dans leur organisation ne sont pas attribuées au mérite. Le sondage mensuel LifeWorks, qui mesure la santé mentale des travailleurs canadiens depuis avril 2020, indique qu’elle s’est détériorée en novembre pour le deuxième mois consécutif. Ce mois-ci, le fournisseur de service numérique a voulu savoir si les travailleurs étaient la cible de commentaires négatifs de la part de leur gestionnaire. Si la majorité des participants (74 %) soutiennent que non, ceux qui ont un poids insuffisant ont affirmé l’être deux fois plus que leurs collègues en surpoids.

La phrase

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Comment atteindre l’équilibre ? En adoptant l’état d’esprit work in progress, travaux en cours, suggère le magazine Inc.

Travaux en cours

À l’école, votre perfectionnisme vous motivait à rester éveillé tard, parce que vous obteniez de meilleures notes sur le produit final. Or, dans la vie, il n’y a pas de produit final, tout peut être amélioré, rappelle le magazine américain Inc., consacré aux entreprises en croissance rapide. Le perfectionnisme vous amène donc à procrastiner ou à rendre les choses en retard, parce que vous voulez qu’elles soient parfaites. Ou vous obligez les gens à respecter des normes déraisonnables. Comment atteindre l’équilibre ? En adoptant l’état d’esprit work in progress, travaux en cours, suggère le magazine. En voyant votre travail comme une première ébauche, la critique ne sera pas une attaque, mais un moyen d’améliorer votre brouillon. Vous verrez aussi les erreurs comme des occasions de collecter des données pour vous améliorer. Vous pourrez passer de juge à coéquipier en gardant vos normes élevées, mais en n’ayant pas peur de faire des erreurs ou de permettre aux autres de faire des erreurs.

Source : Inc.

L’étude

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Les chercheuses suggèrent de considérer le « mansplaining » comme une forme d’incivilité en milieu de travail et de le traiter.

Le « mansplaining »

Existe-t-il en milieu de travail ? Des chercheuses de l’Université Carleton se sont penchées sur ce phénomène présent dans les réseaux sociaux, où un homme confiant avec un ton condescendant fournit une explication non sollicitée à une femme en supposant qu’elle manque de connaissances sur ledit sujet. Les chercheuses Linda Schweitzer, Chelsie J. Smith et Katarina Lauch citaient le cas de l’astronaute Jessica Meir qui se faisait expliquer par un homme sa propre expérience scientifique sur Twitter. Résultats : le phénomène affecte aussi les gens dans leur vie professionnelle. « Presque chaque individu de notre étude, quel que soit son sexe, a connu au moins un des comportements de ‟mansplaining” », indique le rapport. Chacune des expériences était associée à un engagement organisationnel plus faible et à un épuisement émotionnel. Les chercheuses suggèrent de considérer le « mansplaining » comme une forme d’incivilité en milieu de travail et de le traiter.