Devant la hausse du nombre d’incidents rapportés par les chauffeurs d’autobus de la Société de transport de Montréal (STM), leur syndicat redemande qu’ils soient protégés par des cabines anti-agression.

La campagne de sensibilisation que la STM lancera à la mi-avril, « c’est une phase 1 », estime le président de la section locale 1983 SCFP–FTQ, qui représente notamment les chauffeurs d’autobus.

« C’est beau d’avoir fait des messages, mais il va falloir qu’il y ait des répercussions chez la clientèle », plaide Frédéric Therrien.

Pour moi, la solution primaire, c’est la cabine anti-agression. Au moins, on sauverait une grosse partie des agressions physiques.

Frédéric Therrien, président de la section locale 1983 SCFP–FTQ

L’ajout d’une barrière protectrice entre les chauffeurs et la clientèle est une mesure souvent réclamée par les syndicats de sociétés de transport nord-américaines. Diverses formes de séparateurs, dont des panneaux en plexiglas et des portillons, ont été implantées ou testées dans plusieurs régions, notamment à Chicago, New York, Toronto, Ottawa, ainsi qu’en Colombie-Britannique.

« C’est un dossier qui est en analyse pour qu’on puisse se positionner, probablement au cours de l’année 2024 », répond la directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard.

Pas seulement des avantages

Les cabines anti-agression feront aussi partie des pistes de solution analysées dans le rapport commandé à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) par l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail, secteur affaires municipales (APSAM).

« Le but, c’est de regarder le pour et le contre de toutes les pistes de solution […], donc c’est impossible d’exclure quoi que ce soit », indique Benjamin Reid-Soucy, responsable du groupe de liaison « chauffeurs d’autobus » à l’APSAM.

« Des fois, une barrière, ça amène aussi d’autres choses », note toutefois ce conseiller en prévention, en donnant l’exemple des plexiglas anti-COVID toujours en place dans les autobus. « Jusqu’à un certain point, ç’a augmenté les agressions mineures. Les gens frappent et crachent beaucoup plus dans la barrière […], donc on expose quand même le chauffeur ou la chauffeuse. »

Pour atteindre l’objectif d’un environnement de travail sécuritaire, « c’est la multiplicité des actions qui va vraiment amener un résultat », estime la DG de la STM.

« C’est sûr que la cabine anti-agression a des avantages. Mais elle a des désavantages dans un contact direct, dans un volet plus humain. Donc c’est tout ça qu’il faut analyser. »