Près de deux ans après l’annonce d’une quinzaine de cliniques pour les « symptômes post-infectieux causés par la COVID-19 et la maladie de Lyme », seulement le tiers de ces cliniques s’occupent de la maladie de Lyme, a confirmé un sous-ministre à l’enquête publique sur la mort d’Amélie Champagne vendredi.

« Ce qu’on constate en date d’aujourd’hui, c’est [qu’il] y en a cinq qui reçoivent des personnes pour un motif de consultation maladie de Lyme avec symptômes persistants », a indiqué le DStéphane Bergeron, sous-ministre adjoint à la Direction générale des affaires universitaires, médicales, infirmières et pharmaciennes du ministère de la Santé et des Services sociaux.

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Le DStéphane Bergeron était auparavant au CHU de Québec.

Le sous-ministre a livré son témoignage à la dernière journée des audiences publiques de la coroner, MJulie-Kim Godin.

La Montréalaise Amélie Champagne a mis fin à ses jours en septembre 2022, à l’âge de 22 ans. Elle souffrait depuis des années de multiples symptômes apparentés à ceux de la maladie de Lyme.

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Les parents d’Amélie Champagne, Alain Champagne et Joanne Bossé

Pour qu’une clinique de COVID-19 longue puisse offrir des services reliés à la maladie de Lyme, « il est nécessaire d’avoir un médecin spécialiste qui s’intéresse à la prise en charge et au traitement ou à l’offre de services pour cette clientèle », mais « il y en a quand même un nombre très limité qui manifestent cet intérêt », a expliqué le DBergeron.

« La mesure la plus importante est d’entourer les médecins qui sont intéressés, de les doter de ressources pour qu’ils ne soient pas seuls », signale le DBergeron, en évoquant d’autres professionnels de la santé comme les physiothérapeutes et les travailleurs sociaux.

Les cinq cliniques qui « offrent des services de prise en charge pour la maladie de Lyme chronique » sont situées en Estrie, dans Lanaudière, dans le Bas-Saint-Laurent et à Montréal (CHU Sainte-Justine et Hôpital général juif), a précisé le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) par courriel.

Pour la COVID-19 longue, 14 cliniques sont en fonction. Il manque celle prévue dans Lanaudière « en raison des difficultés à recruter du personnel », note le MSSS. « Les efforts se poursuivent pour l’ouvrir dès que possible. »

Le MSSS n’a pas prévu de budgets de recherche pour ces cliniques, a par ailleurs indiqué le sous-ministre. « On ne subventionne pas la recherche directement, on n’a pas ces fonds-là », a expliqué le DBergeron en précisant que ce sont plutôt des fonds publics et privés qui financent la recherche.

Le Québec a enregistré plus de 600 cas de maladie de Lyme durant l’année 2022 et le risque de contracter cette infection « va progresser », a pour sa part indiqué le Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique, qui a témoigné à l’ouverture de l’audience de vendredi.

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Le Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique

« On est rendus à avoir des cas où on soupçonne qu’ils ont été acquis à Montréal et en Outaouais, ce n’était pas le cas il y a 10 ans, on n’était pas là du tout, du tout », a illustré le DBoileau.

D’autres maladies « qui peuvent être portées par des tiques […. ] vont progresser avec ce contexte de changements climatiques », a également précisé le directeur national de santé publique.

Carmant vante l’hospitalisation à domicile

Les audiences publiques de la coroner se sont conclues avec le témoignage, en fin d’après-midi, du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant.

Ce dernier a détaillé le plan du gouvernement pour améliorer l’offre de services en santé mentale et offrir, notamment, un suivi plus serré aux patients sortant des unités psychiatriques.

Il a insisté sur l’importance de la prévention et de la mise en place de solutions de rechange aux hospitalisations en psychiatrie, y compris grâce à l’hospitalisation à domicile en santé mentale, une avenue qu’il espère voir se déployer dans plus d’établissements à travers la province.

Avec Vincent Larin, La Presse

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