La bourse de 25 000 $ annoncée par le gouvernement Legault la semaine dernière pour les doctorants en psychologie qui feront leur internat dans le réseau public sera attribuée aux seuls étudiants qui se dirigeront en santé et services sociaux et non pas à ceux qui feront leur internat dans les écoles. La Fédération des professionnelles et des professionnels de l’éducation le dénonce.

L’idée de la bourse, c’est de freiner l’exode des psychologues vers les cabinets privés à l’heure de grandes pénuries dans le réseau public.

La semaine dernière, Québec a annoncé qu’une bourse de 25 000 $ supplémentaires s’ajoutait à celle de 25 000 $ déjà versée aux doctorants en psychologie. La somme supplémentaire est versée aux étudiants qui signeront un engagement professionnel de deux ans dans le réseau de la santé et des services sociaux. Ceux qui feront donc leur internat dans ces domaines toucheront donc 50 000 $, tandis que ceux qui se dirigeront vers les écoles continueront d’avoir, eux, 25 000 $.

La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation en est « très surprise et fâchée ».

« Les psychologues du réseau scolaire ont déjà joué dans ce scénario malheureux, dénonce Jacques Landry, président du syndicat affilié à la Centrale des syndicats du Québec. Il y a quelques années, des primes avaient été données seulement aux psychologues du réseau de la santé. Les répercussions négatives s’étaient rapidement fait sentir dans l’ensemble du réseau de l’éducation. La parité dans les conditions salariales entre les deux réseaux avait corrigé le problème. Elle est essentielle et nécessaire. »

En offrant un incitatif financier aux futurs psychologues « du seul réseau de la santé et en ignorant le réseau de l’éducation, il est clair pour nous que cela créera un effet de désintérêt des doctorants en psychologie pour aller travailler dans le milieu scolaire ».

Des milliers d’élèves privés de services en psychologie

Selon la Fédération, 180 postes de psychologue sont vacants dans les centres de services scolaires du Québec, ce qui prive des milliers d’élèves de services en psychologie « auxquels la Loi sur l’instruction publique leur donne droit. Et un grand nombre de nos psychologues sont âgés et ils prendront bientôt leur retraite », plaide M. Landry.

« Nous osons croire qu’il s’agit d’oubli de la part de Québec et que la situation sera corrigée dès à présent. »

Simon Savignac, attaché de presse au cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, explique que la nouvelle bourse de 25 000 $ est attribuée par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Il note que le ministère de l’Enseignement supérieur travaillera au cours des prochains mois avec les universités qui ont des programmes de formation avec une spécialisation en psychologie scolaire pour augmenter les admissions et promouvoir les stages et les internats dans les milieux scolaires.