Plus de 1,5 million de Canadiens ont reçu un diagnostic de cancer au cours des 25 années précédant 2018. Ce nombre va continuer à augmenter, ce qui nécessitera davantage de ressources, prévient la Société canadienne du cancer dans un rapport publié mardi.

Les cancers étant plus fréquemment diagnostiqués et le taux de survie de plusieurs d’entre eux s’étant amélioré, davantage de Canadiens vivent avec la maladie ou y ont survécu, souligne le Rapport spécial 2022 sur la prévalence du cancer.

Un Canadien sur 24 (4,2 % de la population, ou près de 1 574 000 personnes) a reçu un diagnostic de cancer durant les 25 dernières années et était toujours en vie, indiquent les plus récentes données, au 1er janvier 2018.

Le rapport a été préparé par le Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer, en collaboration avec la Société canadienne du cancer, Statistique Canada et l’Agence de la santé publique du Canada.

Si les progrès réalisés en matière de dépistage, de traitements et de prise en charge ont amélioré la survie pour plusieurs types de cancer, garantir une « qualité de vie optimale » aux survivants exige des ressources, rappellent les auteurs.

« Bien après la fin du traitement actif du cancer, les personnes peuvent encore avoir besoin de services de réadaptation et de soins de soutien pour faire face aux conséquences physiques, émotionnelles et autres », illustre le rapport en évoquant une « demande croissante » et une « complexité accrue des besoins ».

Les coûts directs des soins liés au cancer dans l’ensemble du Canada ne cessent d’augmenter. De 2,9 milliards en 2005, ils pourraient avoir atteint 22,8 milliards l’an dernier, suggèrent des études récentes.

Sans le Québec

C’est en Alberta, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut que la prévalence du cancer est la plus faible.

Et c’est dans les provinces de l’Atlantique (Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard) qu’elle est la plus importante, « probablement en raison des populations plus âgées ».

La position du Québec demeure toutefois inconnue, car les données postérieures à l’année de diagnostic 2011 n’ont jamais été soumises au Registre canadien du cancer.

Les données ont été transmises l’été dernier, « mais comme elles n’étaient pas disponibles au moment de la création du fichier pour l’analyse, elles ne sont pas intégrées à l’analyse de prévalence », a expliqué le ministère de la Santé et des Services sociaux par courriel.

L’absence du Québec des bilans canadiens depuis une décennie a été maintes fois dénoncée par des chercheurs et oncologues de la province.

Lisez « Le Québec est “dans le noir” », notre reportage sur le Registre québécois du cancer

Sans la pandémie

Les effets de la pandémie de COVID-19 sur les diagnostics, les traitements et la prévention du cancer ne sont pas abordés dans le document publié mardi, puisque les données étudiées s’arrêtent au 1er janvier 2018.

Les impacts risquent toutefois d’être considérables. « Les premiers rapports sur les analyses provinciales montrent que les programmes de dépistage ont été interrompus et que les biopsies, les renvois vers des services chirurgicaux et même les visites aux services d’urgence sont en baisse », notent les auteurs. Les interruptions des programmes de dépistage « auront des répercussions notables sur la survie au cancer », prévoient-ils, en ajoutant que le nombre d’interventions chirurgicales liées au cancer a aussi diminué durant les quatre premiers mois de la pandémie. Ces effets seront abordés dans de futures analyses, promettent les auteurs.

Consultez le Rapport spécial 2022 sur la prévalence du cancer Lisez l’article « Projection du fardeau du cancer au Canada en 2022 », du Canadian Medical Association Journal
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  • 233 900
    Nombre estimé de nouveaux cas de cancer qui seront diagnostiqués au Canada en 2022
    Source : Canadian Medical Association Journal, « Projection du fardeau du cancer au Canada en 2022 », 13 juin 2022
    85 100
    Nombre estimé de décès des suites du cancer qui se produiront au Canada en 2022
    Source : Canadian Medical Association Journal, « Projection du fardeau du cancer au Canada en 2022 », 13 juin 2022