(Québec) Inquiété par la pénurie de soignants, Christian Dubé s’envolera pour le Nunavik au cours des prochains jours. Québec écarte un recours aux Forces armées canadiennes. Une entente avec la Croix-Rouge est en voie d’être négociée pour envoyer des ressources médicales du Sud.

« Je vais y aller ! », a lancé le ministre de la Santé et des Services sociaux à son arrivée à la réunion du Conseil des ministres, mercredi. « Il y a un plan de contingence en développement, et la Croix-Rouge va venir cimenter tout ça. C’est pour ça que je veux aller faire un suivi », a-t-il poursuivi, interrogé au sujet de la grave pénurie de main-d’œuvre qui touche le réseau de la santé dans le Nord-du-Québec.

La Presse a rapporté mercredi que le manque de personnel de santé dans sept communautés du Nunavik atteignait des sommets inégalés cet été. La situation est si critique que les autorités de santé locales ont demandé au gouvernement de « peser sur le bouton rouge » et d’appeler l’armée, une requête rejetée par Québec. Mercredi, le premier ministre et son ministre ont écarté à nouveau cette possibilité.

Lisez « Pénurie de personnel de santé au Nunavik : L’armée réclamée »

« On l’a vu pendant la pandémie, il n’y a pas beaucoup de personnes qui sont disponibles au fédéral qui sont formées en santé. Quand j’ai vu ça ce matin, j’ai demandé à mon cabinet qu’on regarde avec l’équipe de Christian Dubé ce qui doit être fait », a déclaré François Legault en marge de l’annonce de la candidature de l’ex-journaliste et analyste de Radio-Canada Martine Biron, à Lévis.

Il a été démontré que le gouvernement Legault avait eu des réticences à demander l’aide de l’armée canadienne lors de la première vague pour prêter main-forte dans les CHSLD. Christian Dubé affirme que ce n’est pas le cas actuellement. « C’est une question de quel est le meilleur groupe, le plus approprié [pour] compléter nos équipes », a soutenu le ministre.

Christian Dubé a rappelé que des paramédicaux étaient en direction du Nunavik pour offrir de l’aide. Des médecins des différentes régions du Québec ont aussi levé la main. Des équipes médicales du Sud pourraient donc être déployées en collaboration avec la Croix-Rouge.

M. Dubé admet que la situation au Nunavik est « vraiment problématique », mais il estime qu’elle s’est améliorée. « J’ai refait le point [avec le sous-ministre associé Daniel Paré], la situation est déjà mieux que ce qu’elle était », a-t-il précisé.

Depuis le début de l’été, les 8000 habitants des sept villages de la côte de la baie d’Hudson ont dû se contenter pour de longues périodes de recevoir des soins urgents seulement, faute de personnel suffisant pour assurer les services courants.

Avec la collaboration de Charles Lecavalier, La Presse