Un drone qui survole une ligne à haute tension et déverse un liquide déglaçant pour faire fondre le verglas. Ce scénario aux allures de science-fiction est employé pour la première fois par Hydro-Québec sur la Côte-Nord.

Un important verglas qui s’est formé à la suite des précipitations de dimanche dernier a rendu inopérables trois des huit lignes de 735 000 volts sur la Côte-Nord. Ces lignes à haute tension sont primordiales pour acheminer l’énergie produite par les barrages de cette région.

Cette situation que tente de corriger Hydro-Québec a un effet à la baisse sur la production de deux centrales hydroélectriques et a forcé la société d’État à réduire « un peu » ses exportations.

« Le verglas a laissé des accumulations assez importantes, tout près de 10 cm à certains endroits. Résultat : on a trois lignes de transport à haute tension qui sont hors service pour l’instant », a indiqué jeudi un porte-parole d’Hydro-Québec, Francis Labbé.

La production aux centrales de la Romaine et de la Sainte-Marguerite-3 a dû être ralentie, puisqu’il était difficile de transporter leur production usuelle sur les cinq lignes restantes.

On ne voulait pas surcharger les tronçons de réseau existants, d’autant qu’on n’a pas un besoin criant d’énergie en ce moment. Il ne fait pas -32.

Francis Labbé, porte-parole d’Hydro-Québec

Hydro-Québec tente toutefois de rétablir au moins une, sinon deux, des trois lignes hors service dans la nuit de jeudi à vendredi, soit avant que ne s’abatte la tempête annoncée sur le Québec.

« On a essayé quelque chose, qu’on n’avait jamais essayé avant, a indiqué le porte-parole. On a des drones qui vont déverser du liquide déglaçant sur des parties avec de grosses couches de glace, pour nous aider. Ce sont des drones qui servaient à autre chose. »

La société d’État utilise aussi une technique par laquelle un hélicoptère soulève un poteau qui vient percuter les câbles pour faire tomber la glace. « Ça peut paraître simpliste, mais ça marche », a dit M. Labbé.

Pas une situation idéale

Hydro-Québec assure qu’il n’y aura aucun problème pour les clients. La société d’État peut utiliser son réseau de distribution pour réacheminer la production par d’autres lignes. Elle précise également que la consommation actuelle au Québec tourne autour de 25 000 mégawatts, alors que le réseau est capable d’en produire 40 000.

Le porte-parole reconnaît toutefois que ces lignes hors service ne représentent pas une situation idéale, à la veille d’une tempête. Il indique que les exportations ont été « un peu » réduites.

« On a diminué un peu nos exportations, mais on continue d’exporter sur le court terme et on honore tous nos contrats », a fait savoir Francis Labbé.

« S’il y a une demande supplémentaire aux États-Unis dans les prochains jours, on verra dans quelle mesure on a l’énergie disponible pour y répondre, a-t-il dit. Mais dans les faits, on va sécuriser la demande locale avant de se tourner vers l’externe. Ce qui pourra être disponible, tant mieux. C’est difficile de dire comment on va réagir. »