Le gouvernement Harper a déclaré, samedi, que les proches du président déchu de la Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali, n'étaient pas les bienvenus au Canada.

Ottawa a fait connaître sa position alors que le bruit court que le beau-frère de M. Ben Ali, de même que son épouse et leurs enfants, auraient atterri à Montréal à bord de leur jet privé vendredi.

Un porte-parole du ministère de l'Immigration, Douglas Kellam, a refusé de confirmer ces rumeurs, soutenant qu'il ne pouvait commenter des cas spécifiques pour des raisons de respect du caractère privé de l'affaire.

Il a néanmoins mentionné qu'une personne présente sur le territoire canadien n'y étant pas la bienvenue sera confrontée aux autorités.

M. Kellam a spécifié que les proches de l'ancien président Ben Ali, de même que leur famille, n'étaient pas les bienvenus au pays.

Plus tôt cette semaine, 33 membres de la famille de M. Ben Ali ont été détenus alors qu'ils tentaient de fuir le pays.

Le porte-parole d'un groupe montréalais de solidarité avec la Tunisie, Haroun Bouazzi, a affirmé que la communauté tunisienne du Canada souhaitait connaître la réaction du gouvernement Harper si ces rumeurs s'avéraient. Les allégations ont d'abord été rapportées sur le site Internet du Journal de Québec.

M. Bouazzi a soutenu que si les proches de l'ancien président Ben Ali avaient vidé les coffres de la Tunisie, on ne devrait pas leur offrir l'asile au Canada.

Des rumeurs circulaient sur le Web la semaine dernière, arguant que le gendre M. Ben Ali, qui a acheté une maison de plusieurs millions de dollars à Montréal il y a deux ans, s'était réfugié au Canada avec sa famille. D'autres allégations ont toutefois indiqué qu'ils se trouveraient dans un hôtel du Disneyland de Paris.

Le président déchu Ben Ali s'est enfui en Arabie Saoudite plus tôt en janvier après que de violentes manifestations publiques, notamment contre le taux de chômage effarant et la politique stagnante régnant au pays, eurent contribué à renverser son gouvernement. Les Tunisiens ont également dénoncé le mode de vie somptueux de la famille de M. Ben Ali, de même que son régime autoritaire.

Des responsables suisses ont indiqué que des fonctionnaires tunisiens avaient placé quelque 620 millions $ dans les banques du pays. La faction française du groupe anticorruption Transparency International, ainsi que deux autres groupes, ont déposé des poursuites contre M. Ben Ali et son épouse pour corruption.