Le premier ministre Philippe Couillard a déclaré mardi que la relance des mini-centrales hydroélectriques aura un impact tarifaire moins important que l'achat de la production éolienne par Hydro-Québec.

En Chambre, M. Couillard a évalué que l'achat de la production des mini-centrales compte pour 0,2 pour cent des tarifs d'électricité d'Hydro-Québec.

«Les études montrent que l'impact sur les tarifs est minime, très minime, comparé à l'éolien (...), a-t-il dit. Alors, je vais être très clair, nous allons reprendre le programme des mini-centrales.»

Dans son discours d'ouverture la semaine dernière, M. Couillard a annoncé la relance du programme de mini-centrales, que le Parti québécois avait annulé, ce qui avait sonné le glas de six projets dans les régions québécoises.

Juste avant la période des questions, mardi, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a affirmé que le gouvernement se concentre sur ces six projets.

«On ne parle pas à ce stade-ci de rouvrir de nouveaux projets, a-t-il dit. On parle des six projets qui, espérons-le, vont pouvoir se qualifier. Ils ne sont pas encore qualifiés.»

Au Salon bleu, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a répété que la relance du programme de mini-centrales, dans un contexte de surplus d'électricité, allait provoquer des pertes de plusieurs millions pour Hydro-Québec.

«Le premier ministre fait preuve d'une totale incohérence, a-t-il dit. D'un côté, il nous dit: «il va falloir prendre des décisions difficiles, dire non à certaines personnes'. De l'autre côté, à la première opportunité, les promoteurs, dans certaines régions, qui veulent faire de l'argent avec des minicentrales, il leur dit oui.»

L'annulation du programme devait générer des économies annuelles de 24 millions $, selon des estimations péquistes.

En réponse à M. Legault, chef du deuxième groupe de l'opposition, M. Couillard a déclaré que l'un des six projets, celui de Val-Jalbert, dans sa circonscription de Roberval, ajouterait 16 MW à la capacité installée de 40 000 MW d'Hydro-Québec.

«Sur le plan de l'impact sur les tarifs, les minicentrales combinées, on estime leur impact à probablement 0,2 pour cent sur les tarifs, c'est minime, a-t-il dit. Et, en termes de résultat global pour l'économie régionale, de gens qui restent chez nous, dans nos régions, des jeunes qui reviennent, qui trouvent des jobs, qui démarrent les entreprises, ça va marcher.»

Selon le rapport d'une commission mandatée par le gouvernement péquiste à propos des enjeux énergétiques, à partir de 2017, les pertes d'Hydro-Québec liées aux surplus d'électricité s'élèveront à 1,2 milliard $ par année, ce qui nécessite un coup de barre pour éviter qu'elles augmentent à 2 milliards $ en 2025.

La commission proposait notamment de suspendre des investissements dans le complexe hydroélectrique de La Romaine-3 et de La Romaine-4, sur la Côte-Nord, et d'arrêter ou de suspendre les contrats d'approvisionnement en éolien.

La CAQ est aussi revenue à la charge, mardi, pour dénoncer les dépenses occasionnées par un projet de développement de 800 MW d'énergie éolienne, que le député caquiste Gérard Deltel a estimé à 140 millions $ pendant 10 ans.

«Il n'y a pas juste les minicentrales qui ne servent à rien, a-t-il dit. Il y a également les éoliennes qui ne servent à rien puis nous coûtent trop cher.»

M. Arcand a à son tour fait valoir l'importance d'utiliser Hydro-Québec comme moteur du développement économique régional.

«L'industrie éolienne, c'est 5000 emplois dans différentes régions du Québec, a-t-il dit. Nous devons faire des choix responsables qui vont nous permettre, justement, de maintenir ces emplois.»