Le Parti québécois (PQ) a profité d'une «publicité trompeuse» pour gagner la dernière campagne électorale, a accusé ce matin le chef parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier.

«Le coeur de son élection c'était cette publicité avec un gros, gros camion, et un petit, petit caillou», a-t-il lancé. Il référait à une publicité où un camion déchargeait une douzaine de cailloux, qui correspondaient aux redevances minières. «C'est-tu juste ça qu'il nous reste?», demandait un travailleur dubitatif.

En campagne électorale, Mme Marois promettait de doubler le niveau de redevances en changeant le régime. Elle proposait un régime hybride, avec une redevance de 5% sur la valeur brute et une taxe de 30% sur le «surprofit».

Mais comme le révélait ce matin La Presse, selon le dernier scénario étudié, le gouvernement péquiste prépare un recul, avec un régime complexe qui ne correspond pas à ces promesses et ne donnera pas le pactole promis. M. Fournier y voit un aveu que la promesse «racoleuse» du PQ était «irréaliste».

«Depuis sept mois, (le gouvernement) est à la recherche de la formule qui va lui sauver la face», a-t-il accusé. Pendant ce temps, les investissements miniers baissent, observe-t-il. Il rappelle que dans l'opposition, le PQ bloquait sa réforme de la Loi sur les mines en raison notamment des redevances. On aura finalement créé de l'instabilité pour peu de choses, juge-t-il.

À plusieurs reprises, l'opposition a demandé à la première ministre si les informations rapportées par La Presse étaient fondées. Elle ne les a pas infirmées. «Vous concluez avant que les documents soient déposés. C'est assez étonnant», a-t-elle simplement répondu.

Elle a par la suite accusé l'ancien gouvernement libéral de ne pas avoir modifié le régime de redevances pour profiter du boom minier. Les libéraux sont «pressés de voir disparaître un mauvais régime qu'ils n'ont jamais réussi à corriger», a-t-elle cinglé.

Elle a par la suite rappelé que le gouvernement libéral avait attendu deux ans avant de déclencher la commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction. Elle s'est moquée des libéraux, qui l'accusent de préparer une «patente pour sauver la face». Les libéraux s'y connaissent, a-t-elle répliqué, en référant à la première mouture de la commission d'enquête, qui avait été qualifiée de «patente à gosse».

Mme Marois promet qu'elle trouvera «la meilleure solution pour enrichir les Québécois et préserver notre économie». Elle a répété que le nouveau régime permettra à Québec de récolter plus d'argent en redevances. Il répondra aussi à trois principes, assure-t-elle: toutes les minières payeront des redevances, une taxe sera prévue pour les rendements excédentaires et la transformation sera encouragée.