Au cours de l'été, pendant que le Nouveau Mouvement pour le Québec prenait forme, le Parti québécois reconnaît avoir assisté à des défections «localisées», mais non «généralisées» parmi ses troupes.

«J'aimerais mieux que tout le monde soit au Parti québécois, mais il semble que ce ne soit pas possible. Il y a toujours eu une aile plus pressée - une plus à gauche, une plus à droite. C'est difficile à tenir, une grande coalition», a affirmé le président du PQ, Raymond Archambault. La chef Pauline Marois a refusé de commenter l'affaire, préférant déléguer cet ancien journaliste de Radio-Canada.

La Presse a révélé hier la naissance toute récente du Nouveau Mouvement pour le Québec, un groupe de souverainistes déçus de Pauline Marois appuyés par des députés démissionnaires du PQ. Le mouvement s'oppose à la «gouvernance souverainiste» défendue par Mme Marois, une démarche qui «manque de clarté» et qui s'assimile à de l'«autonomisme».

Selon Raymond Archambault, des péquistes ont bien quitté le navire au cours de l'été, mais il n'y a pas de «mouvement généralisé de défection». «C'est localisé. Ça demeure limité pour le moment aux circonscriptions de députés démissionnaires», a-t-il précisé.

Il s'est dit peu surpris de la naissance de ce mouvement, une «suite logique aux gestes des démissionnaires».

«Au Parti québécois, chaque fois que naît un nouveau mouvement souverainiste, on ne peut pas être autrement que content, jusqu'à un certain point, parce que ces gens font la promotion de la souveraineté.» Mais, a-t-il ajouté, «le Parti québécois demeure le seul grand parti souverainiste capable de prendre le pouvoir, capable par la suite de déclencher un référendum le jour où le gouvernement le jugera approprié».

Lancer un mouvement, c'est une chose. «De là à construire un parti politique rival... Je leur dis bonne chance», a-t-il dit.

Le PQ n'a pas l'intention d'assister à la première assemblée du Nouveau Mouvement, le 21 août. «Si on a une invitation, on va la considérer, mais je ne dis pas qu'on va y aller», a dit M. Archambault.

Le Nouveau Mouvement a courtisé au moins un député péquiste, Sylvain Pagé, mais celui-ci a refusé de s'y engager. «Je ne voulais pas mélanger les choses», a dit celui qui est à rédiger un manifeste pour changer les pratiques à l'Assemblée nationale. Mais ce mouvement, c'est bon ou pas? «Je n'ai pas envie de discuter de ça», a-t-il répondu.

D'autres députés péquistes ont refusé de faire des commentaires.