Les enjeux seront élevés pour le chef du NPD, Jagmeet Singh à l'occasion de l'élection partielle qui se déroulera lundi dans la circonscription de Burnaby-Sud, en Colombie-Britannique.

Un expert a toutefois déclaré que les récents déboires des libéraux auront été autant de cadeaux pour la campagne du leader néo-démocrate.

Ancien membre de l'Assemblée législative de l'Ontario, M. Singh ne pouvait plus faire entendre sa voix dans un parlement depuis qu'il est devenu chef du NPD, à l'automne 2017. Une victoire dans Burnaby-Sud l'aidera à mieux se faire connaître auprès de l'ensemble de la population canadienne.

Heureusement pour lui, la campagne libérale a été chaotique dès son lancement. La première candidate du PLC, Karen Wang, a dû abandonner après avoir souligné sur l'internet l'appartenance ethnique de M. Singh. Et au cours des dernières semaines, Justin Trudeau piétine dans la controverse entourant la démission de l'ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, sur qui le cabinet du premier ministre aurait exercé des pressions pour qu'elle mette un terme aux poursuites pénales contre la société SNC-Lavalin.

M. Singh dit ne rien tenir pour acquis. Il croit tout de même que son travail acharné au cours de la campagne électorale portera ses fruits.

« Les gens sont très déçus de ce qui se passe avec le gouvernement libéral, constate-t-il. Les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement travaille dans leur intérêt. Il semble de plus en plus évident que M. Trudau, son gouvernement et le Parti libéral agissent dans l'intérêt d'une grande corporation multinationale. »

Richard T. Lee, le nouveau candidat libéral, soutient que peu d'électeurs lui ont soulevé la question au cours de son porte-à-porte.

« Je comprends que certaines personnes s'inquiètent à ce sujet, mais le cabinet du premier ministre et le premier ministre lui-même ont déjà fait savoir leur position là-dessus », a-t-il déclaré.

La participation à une élection partielle est généralement plutôt faible. Selon un professeur de sciences politiques de l'Université de la Colombie-Britannique, Richard Johnston, les résultats dépendent de la popularité du gouvernement et du premier ministre.

« On a fait présent à [M. Singh] de quelques électeurs à la suite de tout cela, mentionne-t-il. Même si ce n'est qu'un élément de la campagne parmi tant d'autres, M. Singh a bien besoin d'une victoire. »

M. Singh a été critiqué pour les faibles résultats de la collecte de fonds du NPD et pour le faible appui récolté par la formation dans les sondages. Burnaby-Sud est généralement favorable au NPD, si M. Singh ne pouvait pas l'emporter lundi, cela signifierait qu'il n'aurait pas été capable à obtenir le soutien des sympathisants néo-démocrates, opine M. Johnston.

En 2015, le NPD avait remporté cette circonscription par un peu plus de 500 voix.

La présence de la candidate du Parti populaire du Canada, Laura-Lynn Tyler Thompson, a pimenté les débats au cours de la campagne en soulevant les questions d'immigration.

Ainsi, au cours d'un débat, Mme Tyler Thompson a évoqué l'assassinat d'une adolescente de Burnaby pour lequel un réfugié syrien a été inculpé. Lorsqu'elle a plaidé pour un filtrage plus minutieux des réfugiés, un membre de l'auditoire lui a reproché d'être raciste.

« Ce n'est pas raciste de vouloir la sécurité [des citoyens] », a répliqué la candidate du parti dirigé par Maxime Bernier.

De son côté, le candidat conservateur Jay Shin, qui a réclamé des baisses d'impôt et des mesures pour la création d'emploi, a fait distribuer des tracts accusant sa rivale de soutenir les sites d'injections supervisées et la légalisation de la marijuana.

Mme Tyler Thompson a reproché à M. Shin de mener une campagne de dénigrement fondée sur des « mensonges. »

L'ancienne animatrice à une chaîne de télévision chrétienne pense que les conservateurs se sentent menacés par le Parti populaire.

« Mon message est entendu par les Canadiens parce qu'ils aiment mes positions fortes envers la famille. »