Le monde replongera en récession si les «pays clés» se font protectionnistes et s'ils refusent des taux de change plus souples, a déclaré jeudi le premier ministre canadien Stephen Harper en accueillant son homologue britannique David Cameron au Parlement d'Ottawa.

«Nous n'éviterons pas une telle récession» si «les pays clés n'adoptent pas de façon systématique des mesures économiques appropriées et coordonnées», «ne tournent pas le dos au protectionnisme» et n'acceptent pas «des taux de change plus flexibles», a dit M. Harper.

«Le test le plus immédiat auquel nous sommes tous confrontés, c'est d'éviter les conséquences dévastatrices d'un retour à la récession mondiale», a insisté le chef du gouvernement canadien. «Personne ne pourra nous accuser d'exagérer».

Il a estimé que parmi les dirigeants du G20, qui réunit les grandes économies développées et émergentes, David Cameron «a été un leader exemplaire» avec son programme d'austérité.

«Comme vous, Monsieur le premier ministre, nous combinons ces objectifs avec un plan clair pour stimuler l'emploi et la croissance économique», a poursuivi M. Harper devant les deux chambres réunies du Parlement canadien.

Le premier ministre conservateur canadien a également salué la fermeté de son homologue britannique dans le dossier de la crise libyenne.

«Je pense en particulier au rôle que nos deux pays ont joué, avec l'aide essentielle de l'autre grande mère patrie du Canada, la France, dans les efforts déployés pour aider le peuple libyen à se bâtir un avenir meilleur», a-t-il encore dit, souhaitant aux Libyens «de profiter pleinement de la démocratie un jour».

«Nous croyons aussi que lorsque nous aidons les autres à être libres, c'est notre propre liberté que nous protégeons», a encore indiqué le premier ministre canadien.

Les deux hommes devaient parler économie et sécurité. Leur rencontre suit de près l'appel lancé par six pays du G20, dont le Canada et le Royaume-Uni, aux pays de la zone euro, sommés de traiter rapidement la crise de leur dette pour éviter qu'elle n'affecte le reste du monde.