Le nouveau ministre fédéral de l'Environnement, Peter Kent, a déclaré jeudi qu'il n'avait pas l'intention de changer les politiques mises de l'avant par ses prédécesseurs.

Ce qu'il a l'intention d'améliorer, par contre, c'est la façon de vendre l'ordre du jour environnemental du gouvernement Harper.

Les conservateurs ont été très critiqués -au pays et à l'étranger- pour leur manque d'initiatives dans des dossiers environnementaux importants comme les changements climatiques et les sables bitumineux de l'Alberta.

Malgré tout, dans une entrevue qu'il a accordée à La Presse Canadienne, M. Kent a insisté sur le fait qu'il ne souhaitait pas renier l'héritage laissé par les Rona Ambrose, Jim Prentice et John Baird, qui se sont succédé à la barre du ministère de l'Environnement.

«Mon objectif est de chausser les bottes de Jim Prentice et celles de John Baird et de faire de mon mieux pour continuer à accomplir un aussi bon boulot qu'eux», a-t-il soutenu.

Il a indiqué qu'il répondrait aux demandes formulées par un groupe d'experts scientifiques, qui ont plaidé en faveur d'une surveillance plus étroite et d'une meilleure règlementation en ce qui a trait aux impacts environnementaux de l'exploitation des sables bitumineux.

Sur ces plans, le ministre Kent a reconnu que le gouvernement Harper pouvait «faire mieux», mais qu'il pouvait «aussi faire mieux sur le plan de la communication». Selon lui, les conservateurs sont victimes de désinformation et de critiques émanant de groupes militants écologistes.

Il a affirmé qu'il garderait le pays sur les rails pour atteindre une réduction de 17% de ses gaz à effet de serre d'ici 2020, et a soutenu qu'il avait lu des notes de synthèse stipulant que le Canada avait déjà rempli cet objectif dans une proportion de 25%.

Pour leur part, les libéraux ont déclaré qu'ils estimaient que le dossier environnemental méritait mieux qu'un simple porte-parole.

«Ce dont M. Harper a besoin pour avoir de la crédibilité, c'est d'un ministre qui se relève les manches et qui est prêt à faire un travail sérieux», a affirmé le porte-parole en matière d'Environnement, Gerald Kennedy.

«Nous avons besoin d'un défenseur dans ce gouvernement. Ce serait désolant d'apprendre que dès son entrée en fonction, M. Kent n'a aucune intention d'améliorer un ministère qui est largement considéré comme un ministère en situation d'échec», a ajouté M. Kennedy.

Du côté du Parti vert, on estime qu'«il n'a pas fallu beaucoup de temps au nouveau ministre (...) pour afficher ses vraies couleurs.»

«Il est le nouveau porte-étendard de l'industrie pétrolière», pouvait-on lire dans un communiqué publié par le parti d'Elisabeth May, jeudi après-midi.