(Québec) La Coalition avenir Québec de François Legault a chuté en troisième place, derrière le Parti québécois et le Parti libéral, selon un sondage de la firme Pallas Data. Mais un coup de sonde de Léger publié le même jour montre plutôt qu’elle a freiné sa chute. Qui dit vrai ?

À un peu plus de deux ans du déclenchement des élections générales, les voyants sont au rouge pour François Legault selon une évaluation de l’humeur populaire de la maison de sondage de Toronto, réalisé pour Qc125 et L’actualité. Elle place son parti à 20 %, derrière le PLQ, en forte hausse à 23 %, et le Parti québécois, qui caracole en tête avec 33 % des intentions de vote.

Par rapport au mois de février, il s’agit d’un bond de deux points pour le Parti québécois, à l’intérieur de la marge d’erreur, d’un saut de huit points pour le PLQ, et d’une chute de trois points pour la CAQ. Québec solidaire est l’autre perdant de ce sondage, et voit ses appuis fondre de quatre points.

En fin d’après-midi, la firme Léger, pour le compte des médias de Québecor, montre plutôt que le Parti québécois plafonne avec 34 %, alors que la CAQ prend deux points, une variation à l’intérieur de la marge d’erreur. Le sondeur québécois observe lui aussi une baisse marquée des intentions de vote chez Québec solidaire, à 14 % (une baisse de quatre points).

La grande différence entre les deux maisons : la place faite au Parti libéral du Québec. Dans le Léger, ses appuis sont estimés à 15 %, une légère hausse d’un point, à l’intérieur de la marge d’erreur.

Les caquistes ne sont pas « découragés »

Dans les corridors de l’Assemblée nationale, avant la sortie du sondage Léger, des caquistes qui ont accepté de répondre aux journalistes ont affirmé ne pas être démoralisés par le coup de sonde de la firme Pallas. « Ça m’en prend pas mal plus pour être découragée », a lancé la ministre Martine Biron à la sortie de la période des questions.

Sa collègue Sonia Bélanger est du même avis : « Je ne suis pas découragée. On travaille pour les Québécois et les Québécoises. On garde le focus sur nos objectifs », a-t-elle indiqué. La ministre déléguée à la Santé a indiqué que la chute de sa formation s’explique par « un contexte » qu’elle n’a pas voulu définir. « Je suis très contente de ce qui se passe actuellement. J’adore le rôle que j’ai et je suis contente de mon parti », a-t-elle dit.

Pierre Fitzgibbon estime pour sa part que la CAQ a encore le temps de redresser la barre d’ici le prochain scrutin. « Si on livre la marchandise, je pense que oui », a souligné le superministre du gouvernement.

Malgré les attaques

Le député péquiste Pascal Bérubé s’est réjoui de la nouvelle. « On a sondé la dernière semaine où plusieurs personnes disaient [des] interventions de Paul St-Pierre Plamondon que son discours aura un impact. En fait, on réalise que ceux qui faisaient le plus de bruit étaient déjà les adversaires du Parti québécois, et que dans la population, il y a une augmentation des intentions de vote pour le Parti québécois », a-t-il lancé.

La semaine dernière, le chef péquiste avait affirmé qu’Ottawa « planifie ouvertement et explicitement » le déclin du Québec, et avait réitéré sa promesse de tenir un référendum s’il accédait au pouvoir. Il avait également souligné en point de presse « l’œuvre » de Pierre Elliott Trudeau ainsi que « les déportations, les exécutions et l’interdiction d’avoir de l’éducation en français ».

« Toute la semaine, chacun des partis a attaqué Paul St-Pierre Plamondon à Québec, puis tous ceux à Ottawa en plus, puis beaucoup de monde qui ne sont pas en politique, mais qui ont des micros ou qui ont des stylos. Je trouve que c’est admirable, la manière dont Paul a répondu à ça, et ça a dit quelque chose sur sa force de caractère », a-t-il ajouté.

L’alternative

Le député libéral Monsef Derraji a affirmé de son côté qu’il ne commentait pas les sondages, pour dire du même souffle qu’il était convaincu « qu’on va être l’alternative à François Legault en 2026 ». « Les Québécois veulent un parti qui va s’occuper des finances publiques, qui va bien gérer les finances publiques et s’occuper des missions essentielles de l’État », a-t-il indiqué.

M. Derraji souligne que le PLQ n’essaie pas de surfer sur la crainte référendaire suscitée par la montée dans les sondages du Parti québécois. « Posez la question à M. PSPP. C’est lui qui ramène le référendum un peu partout sur la place publique. Écoutez, nous, on parle de quoi depuis le début ? Est-ce que vous avez vu un camp de non ou de oui ? Nous, on vous parle […] de quoi ? De l’économie, des PME, des finances publiques, de l’habitation, des missions essentielles de l’État », a-t-il indiqué.

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a souligné que « les élections sont encore dans plus de deux ans ». « On verra en temps et lieu. La dernière fois, on m’a questionné sur un sondage où QS avait fait une avancée de quelques points. À ce moment-là, je trouvais ça important de dire que nous, le fond de notre engagement […] ce n’est pas les sondages, puis qu’on ne prend pas nos décisions en fonction de ça. Aujourd’hui, on a un sondage qui est de nature différente, mais c’est la même chose », a-t-il dit.