(Drummondville) En portant au pouvoir le Parti québécois en 2026, les Québécois vont « assurément » vivre un troisième référendum. Et ce sera leur « chance ultime » d’éviter leur disparition, a affirmé Paul St-Pierre Plamondon.

Ce qu’il faut savoir

  • Paul St-Pierre Plamondon promet la tenue d’un référendum s’il est élu. Si le Non l’emporte, les Québécois risquent selon lui la « disparition ».
  • Il identifie maintenant le gouvernement fédéral comme étant son seul adversaire, et l’accuse de vouloir « écraser » le Québec.
  • Dans les prochains mois, il tentera de convaincre les électeurs conservateurs et caquistes de se joindre au mouvement souverainiste.

« Les Québécoises et Québécois doivent réaliser que notre prochain rendez-vous avec l’histoire, car il aura lieu, est peut-être, en fait fort probablement, notre chance ultime de se donner une pérennité linguistique et culturelle », a lancé le chef péquiste dimanche lors d’un discours qui a essentiellement porté sur l’urgence de faire la souveraineté du Québec.

M. St-Pierre Plamondon s’est attaqué au « régime fédéral », qu’il a identifié comme le véritable adversaire de son parti, devant un parterre de 500 militants réunis en Conseil national, dans cet énoncé qui avait le ton d’un lancement de campagne référendaire. À plus de deux ans du déclenchement des élections générales, il affirme que le PQ est la « première force politique » du Québec.

Notre adversaire réel, c’est le régime politique fédéral qui désormais planifie ouvertement et explicitement notre déclin.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Ce régime « ne sait qu’écraser ceux qui refusent de s’assimiler », a-t-il lancé.

L’œuvre du père

M. St-Pierre Plamondon affirme que Justin Trudeau poursuit l’œuvre de son père : dans les derniers mois, le gouvernement du Canada a livré une série de « charges » contre le Québec. M. Trudeau, dit-il, a lancé la « plus grande séquence d’empiètements » de l’histoire sur les champs de compétence du Québec. Puis le premier ministre canadien « abuse de ses pouvoirs en immigration » pour « déstabiliser le Québec ».

Vous allez me dire : “Qu’est-ce que ça change ?” Au fond, si le logement s’améliore, ou les médicaments, qu’est-ce que ça change ? Ça change qu’on est en train de tomber dans un régime qui n’est plus une fédération, mais un État de plus en plus unitaire dans le cadre duquel notre poids politique sera moins du cinquième des voix. On est cuits.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

M. St-Pierre Plamondon a également cité comme exemple le refus des élus fédéraux d’abolir le serment au roi, pendant que des élus conservateurs ont entonné le God Save the King, une preuve « d’adhésion de ce régime et de leurs élus au colonialisme britannique », a-t-il dénoncé. Pour ceux qui ont entonné cet hymne, « le Québec est un problème qu’il faut régler », croit le chef péquiste.

La disparition ou l’indépendance

Face à cette accélération de l’histoire, les Québécois auront deux choix : le statu quo et la « disparition », ou devenir « majoritaires chez nous » en faisant l’indépendance.

« Cette histoire, elle nous demande essentiellement de choisir entre deux destins possibles. Soit on garde le statut de minorité en déclin dans le Canada jusqu’à notre disparition, soit on devient enfin majoritaires chez nous avec la garantie d’une pérennité linguistique et culturelle », a-t-il lancé aux militants.

« Le fait français n’a pas d’avenir dans cette fédération canadienne », a lancé M. St-Pierre Plamondon. En restant dans le Canada, les Québécois seront « contemporains » de leur marginalisation.

Il estime toutefois que cette peur peut devenir un atout : « nous n’avons plus rien à perdre » à voter Oui, a-t-il résumé. Si le Parti québécois (PQ) prend le pouvoir en 2026, « nous vivrons bel et bien un troisième référendum sur l’indépendance », a promis le chef péquiste.

Convaincre caquistes et conservateurs

Avec ce discours qu’il juge « réaliste », il espère ouvrir les yeux aux électeurs caquistes et conservateurs, pour lesquels il ne faut pas prononcer le « mot en I ». Il a ensuite précisé qu’il courtisera aussi le vote libéral. « On n’est plus dans le fédéralisme des années 1980, 1990. Faisons les constats ensemble, et on devrait arriver pas mal à la même conclusion », a-t-il dit. M. St-Pierre Plamondon a aussi affirmé en point de presse que des élus caquistes viennent le féliciter en disant « excellent discours » sur l’indépendance.

« Ce qui m’inquiète, c’est de voir des partis adhérer au fédéralisme sans prendre acte de ce qui se passe. Ça, c’est inquiétant », a-t-il dit.

Rapidement, sur les médias sociaux, le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, l’a attaqué. « Paul St-Pierre Plamondon est de loin le chef du Parti québécois le plus radical. En pointant des coupables, il mise sur la peur pour mousser son option indépendantiste », a-t-il dénoncé.

Celui-ci a répliqué que ce n’était « pas une nouveauté » que le PLQ se retrouve du mauvais côté de l’histoire et qu’il « n’y a rien de radical à souhaiter le meilleur pour le Québec ».