De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine.

Écrivez à nos correspondants parlementaires

Louis Plamondon ou une longévité à toute épreuve

Le député Louis Plamondon a une longévité à toute épreuve. Le bloquiste a fracassé le 3 avril le record de l’élu qui a siégé le plus longtemps sans interruption et sans être défait, soit 14 457 jours ou 39 années, 6 mois et 29 jours. Un fait d’armes qui a valu à l’octogénaire un vibrant hommage à la Chambre des communes mercredi.

Meilleure chance la prochaine fois

Tous les enfants du Québec n’ont pas eu la chance d’observer l’éclipse solaire : dans certains cas, les écoles étaient fermées ; dans d’autres, on a recommandé aux écoles d’éviter les activités extérieures. Certaines ont même décidé que les élèves regarderaient un film pendant l’éclipse. Le premier ministre François Legault a souligné que le Québec « n’a pas une grande expérience des éclipses totales ». En souriant, il a ajouté que le réseau scolaire serait mieux préparé en 2106. « Il y en a peut-être qui n’ont pas trouvé le moyen d’avoir des lunettes pour tout le monde, là. Donc, dans 82 ans, je suis certain qu’on va être mieux équipés », a-t-il laissé tomber.

« Loi raciste », Roberge insulté

Scène rare au parlement mardi : le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, a refusé d’échanger avec un groupe qui était de passage en commission parlementaire. La Ligue des droits et libertés s’était déplacée pour condamner le projet de loi qui reconduit pour cinq ans de plus la disposition de dérogation protégeant la Loi sur la laïcité de l’État contre les poursuites. M. Roberge s’est dit insulté que ce groupe écrive dans son mémoire que « si le gouvernement du Québec réitère sa décision de déroger aux droits humains, il prolonge l’existence d’une loi raciste, sexiste, discriminatoire ». On prête des « motifs indignes » au gouvernement, a déploré le ministre. « Ce sont des accusations qui sont graves. C’est inacceptable. C’est insultant. […] Vous vous êtes exprimés préalablement dans vos remarques préliminaires, vous aurez la chance de le faire avec les oppositions, moi je n’ai pas de questions. » La commission scolaire English-Montreal a décidé cette semaine de contester la Loi sur la laïcité de l’État devant la Cour suprême après avoir été déboutée en Cour d’appel.

Les « sunny ways » sous les nuages

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre Justin Trudeau observant l’éclipse du toit de l’édifice qui abrite son bureau, à Ottawa

Justin Trudeau a profité de l’éclipse solaire totale (partielle à Ottawa) pour essayer de ramener au goût du jour le fameux « sunny ways » de son discours de victoire en 2015. Les mots de Wilfrid Laurier coiffent une vidéo publiée sur la plateforme X où l’on voit le premier ministre observer le phénomène céleste du toit de l’édifice qui abrite son bureau. « Hé ! Heureux de vous voir ! », s’exclame-t-il des hauteurs de la capitale après avoir retiré ses lunettes protectrices. Mais à qui s’adressait-il ? Possiblement à des irréductibles du soi-disant convoi de la liberté, d’après une vidéo tournée par un journaliste du média de gauche Press Progress sur un trottoir de la rue Wellington. La publication solaire de Justin Trudeau a suscité un déluge de réactions sur le réseau social, dont une particulièrement orageuse de l’ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould. « Prends ton amour et mets-le là où le soleil ne brille pas », a-t-elle commenté en empruntant les paroles de la chanson Where the Sun Don’t Shine, de Ray Stevens.

Visionnez la vidéo de Justin Trudeau sur X (en anglais) Visionnez la vidéo du journaliste de Press Progress sur X (en anglais)

Ce n’est qu’un au revoir… ou pas

Les couteaux ont volé bas à la Chambre des communes cette semaine. La députée conservatrice Stephanie Kusie a clamé haut et fort qu’elle ne s’ennuiera pas du néo-démocrate Charlie Angus. Le député de Timmins–Baie James a décidé de ne pas se représenter aux prochaines élections. Elle l’a remercié, lors d’un débat sur le scandale ArriveCAN en chambre, de les « avoir soulagés d’un poids en annonçant sa démission ». « Je lui en suis vraiment reconnaissante, a-t-elle pris soin d’ajouter. De ce côté-ci de la chambre, il va vraiment nous manquer, ou peut-être pas. » L’élu néo-démocrate venait de toucher une corde sensible en rappelant certains scandales conservateurs sous Stephen Harper.

Où mange-t-on le mieux : à Québec ou à Ottawa ?

La compétition est lancée. Où mange-t-on le mieux lors d’une visite au Canada : dans la capitale fédérale ou dans le berceau de l’Amérique française ? La question pourrait être tranchée par le plus jeune premier ministre français de la Ve République, Gabriel Attal. En visite officielle au pays, il a rencontré ses homologues Justin Trudeau et François Legault et a été reçu à deux soupers officiels, le premier mercredi au Musée des beaux-arts du Canada, et le second jeudi au Château Frontenac. À Ottawa, M. Attal a mangé un menu varié, composé notamment de saumon sauvage de la Colombie-Britannique, de pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard et de pudding chômeur au sirop d’érable du comté de Lanark. Le tout servi avec du vin ontarien. Puis à Québec, le menu incluait des saveurs d’érable, des fromages de la fromagerie Maurice Dufour à Baie-Saint-Paul, du chèvre des neiges, du cidre de glace québécois et un dessert au Coureur des bois. Bon appétit !

On ne lave pas son linge sale en voyage

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le premier ministre français Gabriel Attal en compagnie du premier ministre québécois François Legault, à Québec, jeudi

Crise des finances publiques, « crise politique », « crise de l’autorité », sondages « très préoccupants » pour le camp présidentiel : « est-ce qu’il y a, d’une certaine manière, un échec personnel ? », s’est enquis auprès de Gabriel Attal un journaliste de la chaîne BFMTV qui faisait partie de la délégation française au Canada. « Je vous remercie pour cette question toujours très optimiste sur notre pays, singulièrement à l’étranger », lui a répondu le premier ministre, sourire en coin. Le jeune politicien a défendu le bilan du gouvernement Macron sur le plan de l’économie, mais il a refusé de s’aventurer sur le terrain politique. Pourquoi ? Il y va de l’usage, « qui est qu’on ne fait pas de politique intérieure quand on est en dehors de nos frontières », a-t-il plaidé.