(Québec) Conversion d’immeubles gouvernementaux et commerciaux, débureaucratisation des programmes inefficaces des municipalités et interdiction des locations de type Airbnb dans les villes où il y a une crise du logement, le Parti québécois va discuter d’habitation lors de son conseil national.

« Le Québec est devenu le cancre des mises en chantier au Canada. On veut discuter ensemble sur les solutions pour stimuler l’offre de logement », dit la porte-parole principale du Parti québécois, Méganne Perry Mélançon, en entrevue avec La Presse.

Elle doit d’ailleurs faire une présentation devant les militants, où elle fera le compte rendu d’une tournée de six semaines, au cours de laquelle elle a rencontré plus d’une centaine d’intervenants locaux dans 12 régions du Québec.

Et ceux-ci, en retour, se pencheront samedi et dimanche à Drummondville sur une trentaine de propositions pour s’attaquer à la crise du logement.

Parmi celles-ci, « transformer et vendre des bâtiments gouvernementaux inoccupés depuis la pandémie pour en faire des logements neufs » et « offrir des incitatifs aux entreprises pour encourager la reconversion des espaces de bureaux vacants en habitations et collaborer avec les municipalités pour faciliter le changement de zonage de commercial à résidentiel ».

Mme Perry Mélançon croit que ce serait une manière de permettre de créer du logement à l’intérieur du périmètre urbain actuel des villes.

Barrières bureaucratiques

Et pour construire plus vite, les militants vont se pencher sur une proposition visant « à lancer une vaste opération pour éliminer les barrières bureaucratiques et débureaucratiser les programmes inefficaces ». Le gouvernement du Québec est visé par cette proposition, tous comme les maires. Un gouvernement du PQ demanderait aux municipalités de « réviser chacun des programmes avec l’objectif de diminuer la paperasse inutile, et de réduire les délais ».

Sans prendre position, la porte-parole du PQ se demande également s’il ne faudrait pas agrandir le périmètre urbain de certaines villes. « Ce n’est quand même pas toujours réalisable, le carré de sable dans lesquelles les municipalités peuvent développer. En Gaspésie, souvent, on est organisé le long de la 132, en bordure de mer. Pour une municipalité comme Rimouski, on me dit que le périmètre est pas mal à son plein potentiel », laisse-t-elle tomber.

Les militants se pencheront également sur une proposition visant à encourager la densification urbaine à proximité des réseaux de transport collectif.

Aînés

Du côté de la protection des locataires, ils se pencheront sur l’opportunité d’établir « un registre des loyers public, universel et obligatoire, alimenté par des données administratives, pour garantir la transparence et prévenir les hausses abusives ».

Les militants du parti vont également étudier une proposition pour « étendre la protection contre les évictions aux aînés de 65 ans et plus dont les revenus sont inférieurs au plafond de revenu déterminant les besoins impérieux ».

Cette question est d’ailleurs débattue à l’Assemblée nationale, alors que le gouvernement Legault a appelé un projet de loi de Québec solidaire qui propose d’élargir la loi « Françoise David », adoptée en 2016. M. St-Pierre Plamondon avait qualifié l’affaire de « pièce de théâtre », puisqu’il ne croyait pas que ce projet de loi issue d’une ronde de négociations entre la CAQ et QS déboucherait sur des politiques publiques concrètes.

Or, après l’avoir écarté, le premier ministre François Legault s’est dit « ouvert » à passer à l’action en début de semaine. Pour Méganne Perry Mélançon, c’est une excellente nouvelle. « Tous les partis de l’opposition le veulent », a-t-elle affirmé.