(Québec) Le Parti québécois (PQ) accuse la Coalition avenir Québec (CAQ) d’avoir manqué de « classe et de respect », mardi, dans l’adoption d’une motion unanime rendant hommage à Yves Michaud, journaliste, militant indépendantiste, compagnon de René Lévesque et diplomate mort la semaine dernière.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a déposé cette motion pour réhabiliter la mémoire du défunt, près de 24 ans après une autre motion qui l’avait alors condamné à l’unanimité en décembre 2000 pour des propos controversés jugés antisémites.

Les élus de la CAQ ont consenti à la motion du PQ pourvu qu’elle ne comportait pas d’excuses du Parlement, mais ils n’ont pas applaudi durant le débat et ne se sont pas levés.

« Ça manque vraiment de classe, ça manque vraiment de respect », a déploré M. St-Pierre Plamondon, en mêlée de presse après l’adoption de la motion.

La semaine dernière, au lendemain de la mort de M. Michaud, le gouvernement caquiste s’était opposé à ce que l’Assemblée présente ses excuses.

Le premier ministre François Legault, qui avait voté à l’époque en 2000 en faveur de la motion qui blâmait M. Michaud, avait précisé qu’il vivait bien avec son vote. Il reprochait à M. Michaud des propos tenus à la radio qu’il jugeait « inacceptables ».

Or les déclarations pour lesquelles on blâmait M. Michaud dans une motion du Parti libéral en 2000 avaient été formulées aux États généraux sur le français. « Il y a un vote ethnique contre la souveraineté du peuple québécois, avait-il dit. Si nous ne faisons pas en sorte d’intégrer nos immigrants et de les assimiler, eh bien, nous entrerons sur la pente de la louisianisation, de la folklorisation de notre société. »

M. Michaud s’était par la suite battu toute sa vie contre ce blâme et pour que l’Assemblée répare ce qu’il estimait être une erreur.

Plusieurs parlementaires ont regretté par la suite avoir voté pour la motion et ont demandé à ce qu’on reconnaisse et répare la faute, sans succès.

Mardi matin, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a dit que sa formation avait parlé à la famille du défunt au cours des derniers jours et qu’elle souhaitait une motion qui lui rendait hommage en bonne et due forme, et non une autre motion qui pourrait se terminer par « une autre injustice ».

Le chef péquiste s’est engagé à réparer ce qu’il juge être une faute s’il forme le prochain gouvernement en 2026.

« Cette Assemblée l’a faussement accusé d’avoir tenu des propos antisémites, a déclaré M. St-Pierre Plamondon lors du débat. Ce triste et injuste épisode de sa vie l’aura affecté gravement pendant plusieurs années. Mais je suis certain que nous aurons l’occasion dans les prochaines années de lui rendre justice. »