De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine.

Écrivez à nos correspondants parlementaires

La citation de la semaine

C’est une page qui se tourne pour la société, pour l’histoire. Mais pour nous, les personnes immédiatement concernées, c’est le moment où on dit adieu à un grand homme d’État, un grand ami du Québec et aussi un ami de notre jeunesse.

L’ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard, au sujet de l’ex-premier ministre du Canada Brian Mulroney

Le Justin qui fait non, non, non, non…

Le député bloquiste Alain Therrien a puisé dans son répertoire musical pour reprocher à Justin Trudeau son refus d’accéder aux demandes du Québec en matière d’immigration. « Est-ce que ce premier ministre s’est engagé à ajuster ses seuils d’immigration en fonction de la capacité d’accueil ? Non. Est-ce qu’il s’est engagé à faire sa juste part dans l’accueil des demandeurs d’asile ? Non. Est-ce qu’il s’est engagé à accélérer le traitement des demandes et l’octroi des permis de travail ? Non. Toute la journée, il dit non, non, non, non, non, non », a-t-il lancé. Le député Pablo Rodriguez, qui est toujours prêt à en découdre avec le Bloc québécois avec sa ritournelle sur la « chicane » – rien à voir avec le groupe de musique à qui l’on doit la chanson Calvaire – a ensuite accusé les bloquistes « d’être les champions du non ». On pourrait arguer que c’est l’inverse, que les députés du Bloc sont plutôt du genre à cocher oui que non, mais bon.

L’antivax qui a fait des millions grâce à ArriveCAN

Il y avait quelque chose d’absurde à entendre le témoignage de David Yeo en comité parlementaire mardi. L’entrepreneur a été candidat pour le Parti populaire du Canada (PPC) dans la région d’Ottawa en 2021 après avoir obtenu des millions en contrats pour ArriveCAN avec sa firme Dalian. L’application, lancée durant la pandémie de COVID-19, servait à vérifier le statut vaccinal des voyageurs… Le parti dirigé par Maxime Bernier avait surfé sur le mouvement antivaccination lors des dernières élections fédérales. Le PPC a pris ses distances de son ancien candidat, le qualifiant d’« hypocrite ». M. Yeo avait omis de lui fournir cette information. L’entrepreneur a fait des dons au Parti conservateur depuis.

La CAQ en faveur du directeur parlementaire du budget… un jour

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard

Au pouvoir depuis 2018, le gouvernement Legault maintient qu’il est favorable à la création d’un poste de directeur parlementaire du budget, comme il en existe déjà un à Ottawa. Questionné par le libéral Monsef Derraji, le ministre des Finances, Eric Girard, a réitéré cette semaine son appui à la création de ce poste de chien de garde. « Nous avons toujours été pour. Nous sommes pour. Nous serons pour. Et je vous invite à travailler tous ensemble pour que ce soit mis en place », a-t-il dit. Mais pourquoi le gouvernement ne va-t-il pas de l’avant immédiatement ? Son collègue Simon Jolin-Barette a précisé que cette proposition est intégrée à sa proposition de réforme parlementaire déposée il y a quatre ans. Et ça avance, cette réforme ? Le député péquiste Pascal Bérubé y croit de moins en moins. « Ça fait un bout de temps que le leader du gouvernement ne nous en a pas parlé […] je ne suis pas convaincu que c’est nécessairement une de leurs priorités. »

QS réclame un droit de visite des députés

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La députée solidaire Christine Labrie

Affirmant avoir elle-même essuyé plusieurs refus, la solidaire Christine Labrie réclame un droit de visite des députés dans les établissements publics, comme les hôpitaux, les écoles et les prisons, au même titre que les ministres. La députée de Sherbrooke a déposé un projet de loi visant « à renforcer le contrôle de l’action gouvernementale par un député ». On vient notamment encadrer la fréquence et le déroulement des visites. Mme Labrie a relaté s’être fait refuser l’accès à des centres jeunesse, notamment dans sa circonscription, où elle voulait « vérifier de [ses] yeux » l’état des lieux. Les établissements auraient fait valoir l’importance de préserver la confidentialité de la clientèle mineure. « Ce que je sens […] c’est qu’il y a une crainte qu’on voie certaines choses », a-t-elle déploré. Il est très rare que le gouvernement appelle des projets de loi de l’opposition. Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a reconnu qu’un député devrait à tout le moins avoir accès aux organismes publics de sa circonscription.

Le chiffre de la semaine : 3

Un trio de députés libéraux – Anthony Housefather, Marco Mendicino et Ben Carr – s’est opposé à une motion réclamant notamment l’arrêt des exportations d’armes à Israël. Le premier a été si heurté qu’il a amorcé une réflexion sur son avenir au Parti libéral, n’écartant pas de grossir les rangs conservateurs. La motion du NPD a été adoptée à 204 voix contre 117.

Pas d’élection sur la taxe carbone, à qui la faute ?

PHOTO SPENCER COLBY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre

« Que la Chambre déclare qu’elle ne fait plus confiance au premier ministre et à son gouvernement qui coûte cher en augmentant de 23 % la taxe sur le carbone le 1er avril […] et demande la dissolution de la Chambre pour que les Canadiens puissent voter aux élections sur la taxe sur le carbone. » La tentative du chef du Parti conservateur Pierre Poilievre de faire tomber le gouvernement Trudeau a échoué, cette semaine, sans grande surprise. Il semble que le leader de l’opposition s’y attendait, ne s’étant pas présenté en Chambre pour le vote – ce que les libéraux n’ont pas manqué de souligner. « Pierre Poilievre demande des élections anticipées, mais ne [prend] même pas la peine de se présenter à la Chambre pour le vote […] C’est un fanfaron et il n’est pas là pour vous », a pesté sur X le leader du gouvernement libéral en Chambre, Steven MacKinnon. À l’issue du vote, le chef conservateur a blâmé à la fois « la coûteuse coalition Trudeau & NPD » (in English), et critiqué le Bloc d’avoir voté « pour garder Justin Trudeau au pouvoir » (en français). La motion a été battue à 204 voix contre 116.