(Ottawa) Le Bloc québécois ne défend pas adéquatement les intérêts du Québec en contribuant à maintenir au pouvoir le gouvernement Trudeau – un gouvernement centralisateur qui multiplie les programmes dans les champs de compétence des provinces, affirme le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre.

Au lendemain du rejet de la motion de censure envers le gouvernement libéral qu’il a présentée à la Chambre des communes, M. Poilievre a tiré à boulets rouges vendredi sur le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.

Dans une entrevue accordée à La Presse, M. Poilievre a qualifié le chef bloquiste de « valet de Justin Trudeau » à la Chambre des communes – une accusation qui n’a pas impressionné M. Blanchet.

La motion de censure du chef conservateur, qui aurait pu provoquer des élections fédérales si le Bloc québécois et le NPD l’avaient appuyée, visait à retirer la confiance de la Chambre envers le gouvernement Trudeau en raison de son refus d’abolir la taxe sur le carbone, qui doit passer de 65 $ la tonne à 80 $ la tonne le 1er avril. Cette motion a été rejetée par un vote de 204 à 116.

PHOTO BLAIR GABLE, ARCHIVES REUTERS

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet

« Yves-François Blanchet est le valet de Justin Trudeau. Il a voté pour garder au pouvoir le gouvernement le plus centralisateur, expansionniste et inflationniste dans l’histoire du pays. Il a voté pour garder au pouvoir le gouvernement Trudeau et ses politiques d’immigration, d’inflation, d’endettement et de criminalité des libéraux », a lâché M. Poilievre au bout du fil.

Le chef conservateur a jugé inconcevable que le Bloc québécois décide de voter contre la motion de censure au moment où le gouvernement Trudeau continue de mettre en chantier des programmes « centralisateurs » auxquels s’oppose le Québec parce qu’ils empiètent sur ses champs de compétence.

M. Poilievre a fait allusion au programme national de soins dentaires et au nouveau programme d’assurance médicaments que compte mettre en œuvre le gouvernement Trudeau pour répondre aux conditions du NPD pour l’appuyer aux Communes en vertu d’une entente conclue il y a deux ans. En principe, les prochaines élections fédérales doivent avoir lieu en octobre 2025, si cette entente tient le coup.

« Piège cousu de fil blanc »

Joint par La Presse, M. Blanchet a indiqué qu’il a voté contre cette motion « malhonnête » parce qu’elle laissait entendre que la taxe sur le carbone s’applique au Québec alors que ce n’est pas le cas. Le Québec a son propre régime qui impose un prix sur la pollution.

« C’était un piège cousu de fil blanc. Cette taxe ne s’applique pas au Québec », a affirmé M. Blanchet en entrevue.

S’il veut présenter une vraie motion de censure qui porte sur des dossiers comme l’immigration ou les transferts en santé insuffisants pour le Québec, je suis prêt à le rencontrer n’importe quand.

Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois

Malgré le rejet de la motion de censure, M. Poilievre demande à ses troupes de se tenir en état d’alerte. Il a souligné que la ministre des Finances, Chrystia Freeland, doit présenter son prochain budget le 16 avril et qu’il y aura donc un autre vote de confiance sous peu à la Chambre des communes.

« Le prochain rendez-vous, c’est le budget inflationniste et coûteux de Justin Trudeau. On va s’opposer à toute hausse de la dette et des taxes. On va mettre de la pression sur tous les autres partis pour qu’ils votent contre. Ça pourrait donc provoquer une élection. Un jour ou l’autre, il va y avoir une élection qui va porter sur les taxes et les impôts. Le bilan de Justin Trudeau est catastrophique », a martelé M. Poilievre.