(Québec) Le premier ministre François Legault ne peut attendre un an avant de déposer un plan de retour à l’équilibre budgétaire. Il doit présenter un plan « crédible » d’ici l’été afin de préserver la « crédibilité économique du Québec », estime le chef libéral Marc Tanguay.

Il a envoyé une lettre à François Legault mardi pour en faire la demande officiellement.

Marc Tanguay réitère son « grand étonnement » au sujet de l’ampleur du déficit annoncé la semaine dernière, 11 milliards de dollars, presque quatre fois plus élevé que prévu. « Il est impératif de ne pas minimiser davantage la gravité de la situation. Il en va de la crédibilité économique du Québec », estime-t-il.

Selon lui, la gestion du gouvernement Legault « contribue à entacher la réputation positive que nous avons construite au fil des années, fondée sur la rigueur et la saine gestion ». La semaine dernière, il n’hésitait pas à vanter la gestion du gouvernement Couillard qui s’était fait accoler l’étiquette d’« austérité ».

Marc Tanguay rappelle que le gouvernement rencontrera au cours des prochaines semaines les agences de notation de crédit pour discuter de la situation financière du Québec. Deux d’entre elles, Moody’s et DBRS, ont émis des feux jaunes au sujet du sixième budget Girard.

Le chef libéral exprime également sa « vive inquiétude quant à l’absence d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire ». Le gouvernement Legault veut en présenter un lors de son prochain budget. Il a reporté de deux ans l’atteinte du déficit zéro, maintenant prévue en 2029-2030. Pour y arriver, Québec doit résorber un déficit « structurel » de quatre milliards de dollars.

Le plan de retour à l’équilibre budgétaire « ne peut pas attendre à l’an prochain », affirme Marc Tanguay. « Je vous demande de déposer et de présenter aux Québécoises et aux Québécois un plan crédible de retour à l’équilibre budgétaire, d’ici l’été. Il est impératif que vous preniez des mesures concrètes afin d’assurer la crédibilité financière du gouvernement du Québec. »

François Legault doit selon lui « corriger le tir », car « les enjeux sont trop importants pour être négligés et reportés ».

Lors de la période des questions au Salon bleu, le premier ministre a répondu au chef libéral qu’il maintient son intention de présenter des mesures pour résorber le déficit « dans la prochaine année ». Il a de nouveau relativisé l’ampleur du trou financier, qui est « gérable » à ses yeux.