(Montréal) Une « catastrophe », des circonscriptions du Québec qui seraient « ravagées », un sentiment d’appartenance qui serait « dénaturé » : les trois partis d’opposition ne manquent pas d’épithètes pour dépeindre la refonte de la carte électorale qui est envisagée.

Le Parti libéral, Québec solidaire et le Parti québécois ont fait front commun, vendredi lors d’une conférence de presse à Montréal, pour demander au Directeur général des élections de faire une pause dans la révision des limites des circonscriptions électorales, le temps de laisser les élus faire leur travail de refonte des critères.

Ils étaient accompagnés de représentants de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal et de la Société de développement Angus, mais aucun député de la Coalition avenir Québec n’était présent.

Madwa-Nika Cadet, députée de Bourassa-Sauvé, a élaboré sur la proposition émanant du PLQ que les deux autres partis ont appuyée : « mettre sur pause les travaux de la Commission de la représentation électorale, afin que l’ensemble des parlementaires puissent travailler à la refonte des critères établis dans la loi électorale ».

Avec les modifications prévues aux limites des circonscriptions à Montréal, « le cœur de Rosemont ne serait plus dans Rosemont. La circonscription de Rosemont serait catapultée beaucoup plus dans l’Est, dans Anjou. Autrement dit, je passe de la promenade Masson aux Galeries d’Anjou », a illustré le député de Rosemont, Vincent Marissal, de Québec solidaire.

Aux côtés de Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois, Mme Cadet et M. Marissal ont invité le DGEQ à « ne pas toucher à quelque chose de fragile » comme l’est l’Est de Montréal.

L’Est de Montréal a traditionnellement été défavorisé – en matière de transport collectif, par exemple.

La réforme envisagée tient peu compte des changements démographiques qui sont survenus à Montréal, a noté M. St-Pierre Plamondon. Par exemple, des milliers de nouveaux arrivants sont venus s’établir dans l’Est de Montréal et ils ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales. Mais ils peuvent tout de même avoir besoin de l’aide d’un député.

« On s’apprête à faire une erreur importante. En voulant régler certains problèmes, on crée des problèmes dix fois plus importants », a déploré M. St-Pierre Plamondon.

Un autre problème se pose également avec la refonte proposée de la carte électorale, dans la région de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, où le nombre de comtés passerait de trois à deux.

Cette fois, ce serait l’ampleur du territoire à couvrir qui serait problématique et les défis logistiques que cela poserait à un député.