Il faudra en faire beaucoup plus pour prévenir la hausse des vols de voiture à l’aéroport Montréal-Trudeau et partout ailleurs, conviennent Québec et Ottawa. À quelques jours d’un Sommet national sur la question, les autorités appellent toutes les parties prenantes à s’unir pour « traquer ces criminels ».

« Pour trouver des solutions, il faut agir sur tous les fronts. C’est pourquoi on convoque l’industrie, la police, l’Agence des services frontaliers (ASFC) et toutes les parties prenantes au Sommet national », a indiqué vendredi le bureau du ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, en réitérant que « trop de Canadiens ont payé le prix élevé, financièrement et émotionnellement, de s’être fait voler leur voiture ».

Aéroports de Montréal (ADM) participera également à ce grand congrès, a le cabinet du ministre au passage. « On va travailler tous ensemble pour prévenir le vol de voiture à travers le pays », a persisté l’attachée de presse, Laura Scaffidi.

Plus tôt, vendredi, La Presse rapportait que les stationnements réservés aux employés de l’aéroport Montréal-Trudeau, peu surveillés et faciles d’accès, sont devenus un véritable « terrain de jeu » pour les voleurs, selon des travailleurs. ADM dit avoir pris plusieurs mesures pour endiguer le fléau dans les derniers mois, mais déplore le manque de collaboration de la police.

En octobre, dans une lettre envoyée à la Ville de Montréal que La Presse a obtenue, la direction d’ADM s’inquiétait vivement de « l’augmentation du nombre de vols sur le site aéroportuaire » dans plusieurs stationnements.

« Nos équipes ont préparé des dossiers avec des photographies de suspects, des numéros de plaque d’immatriculation de véhicules utilisés pour les méfaits et nous souhaitons [communiquer] ce matériel au SPVM pour contribuer à l’enquête qui, jusqu’à présent, ne semble pas déployer les ressources et l’attention que cet enjeu requiert », y écrivent deux vice-présidents d’ADM, Martin Massé et Stéphane Lapierre.

« Traquer ces criminels »

Au niveau provincial, le ministre québécois de la Sécurité publique, François Bonnardel, estime aussi que les acteurs impliqués devraient en faire davantage.

« Le vol de voiture est un fléau, et ce à l’échelle du Québec, qui a un impact important dans la vie des Québécois. Les policiers sont déjà sur le terrain, mais il est clair que l’ensemble des partenaires doivent en faire plus. J’ai bien hâte d’échanger avec eux au sommet organisé par le gouvernement fédéral afin qu’on travaille ensemble pour traquer ces criminels », a tranché le caquiste par écrit.

En moyenne, une voiture est volée toutes les six minutes au pays, d’après un rapport publié en juin dernier. Selon les estimations de l’industrie automobile, les taux de vols d’autos ont augmenté de 50 % au Québec et de 48,3 % en Ontario en 2022 par rapport à l’année précédente.

Le port de Montréal est d’ailleurs devenu une plaque tournante pour l’exportation de véhicules volés. La majorité de ces véhicules aboutissent en Afrique et au Moyen-Orient. Plusieurs stratagèmes sont utilisés pour déjouer les autorités policières. À Montréal, les véhicules volés se retrouvent dans le port parce que les réseaux criminels ont enregistré des entreprises qui servent d’écran pour simuler des envois de marchandises.

Avec Joël-Denis Bellavance, La Presse