Québec et la société Makivik, qui représente les Inuits du Nunavik, retourneront à la table des négociations pour évaluer l’autonomie gouvernementale de la région.

L’annonce a été faite mercredi par le premier ministre François Legault, le président de Makivik, Pita Aatami, et le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière. Tous ont procédé à la signature de l’entente qui doit encadrer les négociations, prévues dès 2024.

« Nos nations partagent un territoire et nous devons continuer de travailler ensemble pour le bien de nos peuples », a dit le premier ministre. « Pour notre gouvernement, c’est important la réconciliation avec les Autochtones », a-t-il ajouté, affirmant permettre avec cette annonce une occasion « de travailler de nation à nation ».

M. Aatami a pour sa part estimé que cette négociation en était une dont les Inuits rêvaient « depuis plus de 55 ans ». « C’est une étape fondamentale dans notre cheminement vers l’autodétermination. »

Les Inuits forment un peuple accueillant, mais ils veulent travailler avec le gouvernement plutôt que de se faire imposer une marche à suivre.

Pita Aatami, président de Makivik

« Depuis l’arrivée des Européens, nous avons été d’une précieuse aide […] ne sachant pas qu’un jour nous ne serions plus en contrôle. Ce qu’on veut pour le futur, c’est d’avoir le contrôle, en partenariat avec Québec. » Il s’est en somme dit enthousiaste à l’idée de renégocier une entente sur l’autonomie des Inuits avec le gouvernement.

« Moment émouvant »

À l’endroit des Québécois, dont très peu ont vu le Nunavik par eux-mêmes, M. Aatami a souhaité que son territoire soit perçu non pas comme un « endroit où se procurer des minéraux », mais plutôt comme un « endroit de beauté ». Le Nunavik, qui constitue le territoire québécois situé au nord du 55parallèle, est presque deux fois plus grand que le Royaume-Uni, a fait valoir le président de Makivik.

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Le village de Kuujjuaq, dans le Nunavik

Sur le réseau social X, le ministre Ian Lafrenière a parlé d’un « moment émouvant attendu depuis 2011 par les Inuits ». « Avec la signature de cette entente, on se donne les outils pour une plus grande autonomie au Nunavik », a-t-il également écrit.

La plus récente négociation entre Québec et les Inuits remonte à 2011, alors qu’un référendum sur la fusion des trois principales institutions publiques du Nunavik (Administration régionale Kativik, Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik et Commission scolaire Kativik) avait été rejeté par les deux tiers des Nunavimmiuts.

Cette négociation s’était tenue dans la foulée de la proposition du Plan Nord du gouvernement libéral de Jean Charest, un projet dont l’idée maîtresse était le développement économique des régions nordiques.

En savoir plus
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    Nombre de villages que compte le Nunavik, région la plus septentrionale du Québec
    Source : gouvernement du Québec
    13 115
    Nombre de personnes qui résidait au Nunavik en 2016
    Source : le programme statistique Nunivaat